La vérité est annoncé ailleurs, la réponse est en tout cas ici.
Non pas un, mais deux … ministres !
Ca, c’est fait. Mardi 16 octobre, l’heure du remaniement macronien a enfin été sonnée, les cartes élyséennes ayant été redistribuées. Et sans grand suspense et comme pressentis, Jacqueline Gourault demeure au Gouvernement, passant du titre de « ministre auprès du ministre de l’intérieur » à un intitulé plus clair, à savoir ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, tandis que le député Marc Fesneau président du groupe Modem à l’Assemblée nationale, ex maire de Marchenoir, accède au Saint-Graal, non pas du côté de l’agriculture mais plutôt des relations au Parlement. Ministre auprès du (Premier) ministre à son tour (secrétaire d’Etat en somme ? Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué…). Une bonne nouvelle qui, de fait, avantage Stéphane Baudu, son suppléant, maire de la Chaussée-Saint-Victor, qui bénéficie lui aussi par effet domino d’une promotion, devenant député à la place du député. Ce remaniement, qui aura pris des plombes, passera sans aucun doute inaperçu auprès de l’opinion publique, peut-être davantage captée par les disputes jupitériennes entre Brigitte et Emmanuel Macron, ou encore le nouveau « royal baby » attendu pour le printemps 2019 par Meghan Markle et le prince Harry ?
Guillaume Peltier et la ruralité, un long feuilleton en plusieurs épisodes
La morosité des buralistes dans les territoires. Voilà la nouvelle marotte du député Les Républicains de la deuxième circonscription du Loir-et-Cher. En compagnie du député de l’indre (2e circonscription aussi), Nicolas Forissier, et d’une poignée d’édiles (Claude Doucet pour Valençay, Mireille duvoux pour Chabris, Nicolas Garnier pour Billy, Olivier Pavy pour Salbris), Guillaume Peltier avait convié lundi 8 octobre au château de Valençay à l’heure du déjeuner – effectuant parfois le service, corbeille de pain en mains, il faut être polyvalent de nos jours, même dans la politique – une poignée de buralistes (originaires de Dhuizon, Selles-sur-Cher, Fréteval, Ecueillé, Vicq-sur-Bahon, etc.) à faire entendre leurs voix devant le nouveau président de la Confédération nationale, le béarnais Philippe Coy. Un échange informel qui permet de rétablir des constats récurrents : taxes diverses, bâtons mis dans les roues par les banques, obligation de diversification (alimentaire, presse, etc.), soucis de reprise-transmission, image de la profession faussée. Le bureau de tabac, un symptôme très actuel résumant les difficultés rongeant le commerce de proximité en centre-bourg et centre-ville. Et derrière ce problème, un outil de séduction pour les deux députés auprès de leur électorat ? « Notre démarche est positive et offensive pour accompagner les buralistes de proximité, » a martelé le duo. « Nous voulons faire de ces derniers un outil d’attractivité, de reconquête des territoires ruraux. Et arrêter d’entasser les gens dans les métropoles ! En chiffres, les buralistes, ce sont 25 000 entrepreneurs dont 7 000 qui exercent dans des communes de moins de 2 000 habitants. De plus, 51% des Français vivent dans des communes de moins de 10 000 habitants et deux tiers des Franciliens rêvent de quitter la capitale pour le monde rural… L’Etat asphyxie et ferme tout, nous devons écrire la loi de demain. Osons au lieu de ne rien faire ! Arrêter un bar tabac, l’un des derniers commerces qui crée du lien social, c’est la fin de tout !» La fin des haricots ou les prémices d’une nouvelle ère, l’avenir le dira. Ou peut-être faudra-t-il lire dans le marc de… tabac.
Département : on prend les mêmes incertitudes et on recommence ?
Les Gouvernements se succèdent et les présidents de la République passent mais les mots associés aux maux demeurent. Sempiternel discours de déplorations à l’hôtel du Département lundi 15 octobre, finances en berne oblige, à l’occasion du débat d’orientations budgétaires 2019. Parmi les pistes de variable d’ajustement possible, face à la réaffectation qui se profile de la part départementale de foncier bâti (vers les communes selon toute probabilité), la TVA ? «A court terme, cela signifierait plus de 80 M€ de recettes fiscales menacées… Alors, nous songeons à la TVA. Différente d’un impôt, avec la vertu de taxer les produits importés. Elle pèse
2 fois plus que l’impôt sur le revenu et 4 fois plus que l’impôt sur les sociétés, » a justifié le président du conseil départemental, Nicolas Perruchot. « Je trouve donc qu’il s’agit d’une fiscalité adaptée, j’y serai favorable. » A suivre ; en attendant l’éventuelle sentence de Bercy, comme il l’a été savamment suggéré dans l’assemblée par Stéphane Baudu, conseiller de Blois 2, il convient « d’agir plutôt que de gémir. » Alors, action, réaction ! Bon sens et raison. Dans un contexte national toujours aussi instable (il faudra attendre le premier trimestre 2019 pour voir le brouillard fiscal se dissiper pour les collectivités et la décision quant à la suppression, ou non, de la taxe d’habitation s’éclaircir), à tel point qu’à chaque session départementale, il s’imprime cette impression de disque rayé. Les engagements pris ont d’ailleurs, eux aussi, été répétés : pas de hausse des impôts, un maintien des investissements (à hauteur de 50 M€ annuels, en faveur en particulier du numérique, des collèges et des routes) et la poursuite des efforts de réduction des dépenses de fonctionnement. Tout ceci en dépit de recettes budgétaires, selon l’estimation effectuée, en légère diminution de 0,46 %, soit près de 337 M€. Une paille… Sans oublier des dépenses de fonctionnement évaluées à moins de 317 M€, c’est-à-dire une évolution de 0% comparé au budget voté de 2018. Du pareil au même, ou presque. Et surtout un nouveau budget départemental, celui de 2019, qu’il faudra boucler d’une façon ou d’une autre, pour poursuivre les objectifs listés visant à « mieux servir et accompagner les Loir-et-Chériens » selon la feuille de route fixée par la mandature Perruchot. Face à des vents adverses, eux aussi visiblement bien partis pour continuer à souffler abruptement.
Emilie Rencien