A l’heure où nous imprimons ces lignes, le président de la République Emmanuel Macron faisait face aux maires de France et de Navarre réunis en congrès à Paris. Quelques jours auparavant, d’autres élus se rassemblaient, dans le Loir-et-Cher cette fois, invités par l’association des maires locale et sa nouvelle présidente Catherine Lhéritier. Beaucoup de questions, de longs discours et quelques annonces. Entre deux sms…
« Si tu es déprimé, tu vis dans le passé. Si tu es anxieux, tu vis dans le futur. Si tu es en paix, tu vis dans l’instant présent. » Ces phrases signées du philosophe chinois Lao Tseu pourraient résumer l’échange de trois heures qui a eu lieu lors du congrès des maires du département à la Chaussée Saint-Victor vendredi 10 novembre dans la salle du Carroir. Une nouvelle ère s’ouvre et dans son sillage, des réformes escomptées. Et les communes dans tout ça ? Elles espèrent être à la fois écoutées et entendues, entre les mastodontes intercommunalités, agglomérations et métropoles. «Le changement ne fait que commencer, » a prévenu Patrick Raymond, maître de conférence en droit public. «Nous sommes dans une mutation, ce qui était n’est plus, c’est brutal. Le plus dur est de l’admettre pour ne pas subir. Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a plus rien à faire. Tout reste à inventer. Les communes ont un rôle historique à jouer.» Avant toute chose, il faudrait peut-être déjà résoudre les soucis existants avec lesquels les municipalités s’arrachent les cheveux au quotidien ; le sujet des gens du voyage et de la désertification médicale est par exemple revenu sans cesse dans les principales problématiques énoncées à l’occasion de ce congrès des maires automnal.
Dites-le avec un texto ?
Face à tous ces visages angoissés, la ministre auprès du ministre de l’Intérieur, Jacqueline Gourault, a tenté d’apaiser le stress ambiant, sans sourciller. «Il n’y aura pas de réforme territoriale pendant ce mandat présidentiel. Il n’y aura pas suppression de la taxe d’habitation, il n’y aura pas non plus de baisse de la dotation globale de fonctionnement. Toutefois, les communes ne peuvent plus dépenser à tout va et doivent réguler leurs dépenses. Pour les contrats aidés, le nombre passera de 230 000 en 2017 à 200 000 en 2018 ; l’argent ainsi récupéré sera consacré à la formation des jeunes qui n’ont pas d’avenir professionnel. Sinon, le numerus clausus doit être rehaussé, la télémédecine est également une piste tout comme les maisons de santé et l’aide à l’installation dans des zones sous-denses.» En résumé, à chaque problème sa solution, pas de panique. Oui mais voilà, les élus ont-ils été rassurés à la sortie ? En fait, pas sûr que beaucoup d’entre eux aient tout retenu, trop occupés à pianoter frénétiquement sur leurs smartphones tout au long de cette réunion, mais ça, c’est un autre débat et mal du siècle…
Emilie Rencien