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Politique – Un député « au service du territoire »


Après 5 mois d’élection, le député de la 1ère circonscription du Cher, François Cormier-Bouligeon, revient sur ses premiers pas à l’assemblée et ses premières actions en tant que parlementaire.
Le Petit Berrichon : L’Assemblée nationale ne vous était pas vraiment inconnue puisque vous avez été pendant plusieurs années attaché parlementaire. Est-ce très différent d’y retourner en tant que député ?
François Cormier-Bouligeon : Oui effectivement, cela n’a rien à voir. Au sein de l’hémicycle, j’occupe le siège n°300 qui est celui que Jean Zay a occupé et je dois vous avouer que lorsqu’on s’y assoit, cela donne la chair de poule. On réalise très vite l’ampleur de notre mission. Le travail de député est très différent de celui de collaborateur. Je n’ai pas les mêmes responsabilités, je dois prendre les décisions, assumer mes prises de positions et les défendre. L’enjeu n’est évidemment pas le même. Je suis un jeune député issu d’un mouvement politique de moins de un an, cela représente un vrai challenge.

L.P.B. : Comment un parlementaire organise sa vie entre sa circonscription et l’assemblée ?
F.C.-B. : Je partage ma semaine entre les deux. Je suis à Paris du lundi après-midi au jeudi et en circonscription du vendredi au lundi. Mon emploi du temps est intense mais cela est normal. Je ne veux surtout pas délaisser ma circonscription. J’y suis très attaché. Je suis né à Bourges, j’ai grandi aux Gibjoncs, je suis allé au lycée Alain-Fournier, une partie de ma famille vit à Aubigny-sur-Nère. J’ai un attachement charnel au Berry.

L.P.B. : Avez-vous le sentiment de vous être engagé pour rédiger la loi ou pour défendre votre territoire ?
F.C.-B. : Ces deux missions sont importantes. Le rôle du député consiste évidemment à participer au travail législatif et au contrôle du gouvernement, il y a beaucoup de temps à passer en commissions et en séances. Mais il est aussi bienvenu de faire avancer les dossiers en circonscription, de venir en soutien des élus locaux sur des problématiques du territoire. Je me suis par exemple récemment engagé aux côtés de l’entreprise Pâte feuilletée François qui rencontrait des problèmes en raison du renchérissement du prix du beurre lié à la pénurie de cette matière première mais aussi en raison de la modification de la politique d’approvisionnement de la coopérative laitière de Pamplie (79), partenaire historique. J’ai saisi le ministre de l’agriculture et le ministre de l’économie et des finances, et une médiation entre les deux entreprises a pu être menée très rapidement sous l’égide des préfets des deux départements concernés.

L.P.B. : Concernant justement la cour d’appel de Bourges, quelles sont vos arguments pour la pérenniser ?
F.C.-B. : Je vais mettre toute mon énergie pour défendre la cour d’appel de Bourges. En effet, cette cour d’appel est exemplaire, tant en matière de traitement des affaires que de sa gestion. Les deux cours d’appel de la région ont parfaitement leur place si on répartit les zones de compétence : une cour Centre Nord, à Orléans, regroupant l’Eure-et-Loir, le Loiret et le Loir-et-Cher et une cour Centre Sud, à Bourges, rayonnant sur l’Indre-et-Loire, le Cher, l’Indre et la Nièvre. Ce qui correspond à un équilibre entre les deux zones, représentant respectivement 1,4 et 1,3 million d’habitants (NDRL Tours dépend actuellement d’Orléans et Chartres de Versailles). L’aménagement du territoire ne peut pas se faire au détriment de Bourges.

L.P.B. : Vous venez d’inaugurer votre permanence à Bourges. La permanence est-elle votre premier outil pour faire le lien avec la population ?
F.C.-B. : Comme je l’ai rappelé au début de cet entretien, je suis très attaché à ma circonscription mais je n’imagine pas un mandat à l’ancienne avec des permanences statiques dans un local. Je veux être mobile, aller à la rencontre de mes concitoyens, être au milieu de la population, voir le développement sur le territoire. Je souhaiterais mettre en place des forums afin que les gens soient acteurs des projets de loi en discussion.

F.R.