Vous ai-je déjà parlé de Bruce? Bruce, c’est la classe. C’est ma classe surtout… On est né le même jour. Bruce c’est mon jumeau. Tout ce qui touche Bruce, me touche donc un peu. Alors quand Bruce marche sur des bouts de verre comme dans Piège de cristal, ça coupe la plante des pieds. Ca pique un peu mais pas trop quand même parce que sézigue n’est pas aussi fort que Bruce. Éprouver des difficultés à retrouver ses affaires dans un bureau parfaitement rangé rend impossible d’envisager de sauver qui que ce soit, ni de trouver une formule magique de Léonard de Vinci, même aux accents de Swinging on a star…
Bruce malade, on ne sait pas qui va se coller aux basques, aux Landais et aux Béarnais aussi, de Vladimir Poutine, pour l’empêcher de continuer à rejouer le coup de la Carélie orientale des années 1940. On remplace l’Ukraine par la Finlande. On remplace le Dombass par la Carélie. On remplace les enfants évacués vers la Pologne par les enfants évacués vers la Suède. La situation est irrémédiablement identique ! Si on y regarde de plus près, la moustache en moins, le front dégarni en plus, le totalitarisme et l’égo disproportionné à un niveau similaire, le président de la Russie de maintenant ressemble pour beaucoup, dans son mode de fonctionnement, à Joseph, le dictateur de l’URSS d’hier. La méthode est la même. Les raisons invoquées sont identiques. Les résultats devraient, a minima, ressembler à la définition des frontières mode 1945… Et on ne va pas pouvoir compter sur Bruce pour détroncher les oligarques du coin !
Bruce malade, on ne sait pas qui va se frotter aux moudjahidines de Kaboul pour leur expliquer que la femme au foyer, c’est plus miteux que #meetoo. Priver qui que ce soit d’instruction, c’est pratiquer l’émasculation intellectuelle d’une société. Un ayatollah vous répondra que ça vaut pas, puisque la suppression de l’école c’est que pour les filles. Il ajouterait que c’est la seule méthode pour les éduquer et en faire les esclaves de demain. On avait déjà eu Arnold Schwarzenegger, mais Bruce instituteur, dans un collège du Panchir, on vous dit pas la réaction du mollah du coin.
Bruce malade, on ne sait pas qui va diriger le bateau plein de réfugiés ancré dans le port de Marseille. Sacré paradoxe de loger des Ukrainiens sur un bateau en Méditerranée. Une décision comme un pied de nez à ceux qui pensent que les uns sont de gentils migrants et les autres de vilains immigrés. Manière aussi de ne pas conjuguer guerre européenne et guerre africaine à des temps différents. Bruce qu’on entendrait déclamer « Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Notre effroyable voyage est terminé. Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée », ça aurait eu de la gueule.
Bruce malade, on ne sait pas qui va en allonger une à Chris Rock lors de la prochaine cérémonie des Oscars à Hollywood. La blague de l’humoriste américain, exclusivement compréhensible, à défaut d’être marrante, pour un états-unien, était certes lourde mais comparer Jada Pinkett-Smith, l’épouse de Will Smith depuis plusieurs décennies, à Demi Moore dans le film À armes égales, c’était plutôt un compliment. Parce que Demi, comment dire … c’est loin d’être la moitié d’une belle femme. Bruce, son ex, plus en forme, pouvait clasher Chris et Will sur ce coup-là et pas seulement dans un moment d’égarement.
Bruce malade, on ne sait pas qui sera notre prochain Président de la République. Aucun sondage n’a été effectué mais face (dans l’ordre d’affichage arrêté par le Conseil constitutionnel) à Nathalie Arthaud, Fabien Roussel, Emmanuel Macron, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Nicolas Dupont-Aignan, il se serait baladé. Même que Bruce il serait passé au premier tour…
L’AFP vient donc d’annoncer que Bruce Willis stoppe sa carrière pour des raisons médicales. Vous devez vous dire que Bruce malade, c’est une info dont la plupart du monde se fiche un tantinet. Sauf que, maintenant, qui est-ce qui va sauver le monde ? Parce que, jumeau ou pas, il ne faut pas compter sur moi !
Fabrice Simoes