Le parti Les Républicains avait désigné Paulette Picard comme candidate au mois de juillet 2016 coupant l’herbe sous le pied de François Jolivet. Le maire de Saint-Maur se présente sans étiquette dans la première circonscription.
Qu’est-ce qui différencie François Jolivet de Paulette Picard ? Tous les deux ont été conseillers régionaux. Tous les deux appartiennent au parti Les Républicains. Simplement Paulette Picard est une femme et, au niveau national, la commission chargée d’attribuer les investitures a décrété que le parti devait présenter une candidate dans la première circonscription de l’Indre. Une décision liée à des préoccupations d’abord économiques puisque les partis qui ne respectent pas la parité dans la présentation de leurs candidats risquent des sanctions financières. Pourquoi la première circonscription et non la deuxième, puisque dans l’Indre le parti de droite ne détient aucun siège à l’Assemblée Nationale ? Parce que la deuxième circonscription a été longtemps détenue par Nicolas Forissier, président départemental du parti, bien décidé à reconquérir son poste (ce que son rival malheureux de 1997, André Laignel, n’a jamais réussi à faire, le PS ayant récupéré le siège en 2012 grâce à
Isabelle Bruneau qu’affrontera donc Nicolas Forissier).
En juillet Paulette Picard avait été désignée porte étendard du parti Les Républicains aux dépens de Frédérique Gerbaud. La candidature de François Jolivet ne pouvant pas être examinée. En novembre, le décès brutal du sénateur Louis Pinton a fait entrer sa suppléante, Frédérique Gerbaud, au Sénat. Dès lors la route était libre pour Paulette Picard qui lança sa campagne courant décembre. Le choix de Gil Avérous, prenant fait et cause pour Paulette Picard (alors qu’il avait été directeur de campagne de
François Jolivet en 2012) semblait condamner le maire de Saint-Maur à participer en spectateur à cette élection. Son silence prolongé était d’ailleurs interprété comme de la résignation. Pourtant le 6 janvier, comme il l’avait annoncé à son entourage depuis plusieurs mois, il a fait acte de candidature.
Pierre Belsoeur
Paulette Picard : assurer le lien entre le peuple et la nation
Paulette Picard n’a pas demandé le renouvellement de son mandat de présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie. « En juin 2016 j’ai été investie pour les élections législatives par le parti Les Républicains, (elle était encartée à l’UMP depuis 2010). Je regrette qu’il ait fallu imposer la parité. La parité n’est ni de droite ni de gauche L’audace n’a pas de sexe. Je suis contre le cumul des mandats, contre le fait de se garder un mandat au chaud. J’ai vingt ans d’élue consulaire derrière moi. Je viens du monde de l’entreprise et je m’intéresse particulièrement aux problèmes d’emploi et de formation. Je l’ai prouvé en participant à la venue de l’écoles d’ingénieurs et la création d’Ecocampus à Balsan. Je suis un fervent défenseur de l’apprentissage et j’étais opposée aux emplois d’avenir qui ont entraîné une baisse de 20 % des formations par l’apprentissage en 2013-2014.
Ce n’est pas en rendant l’école obligatoire jusqu’à 18 ans qu’on évite le décrochage scolaire. Il faut permettre aux jeunes de 14-15 ans de découvrir l’entreprise et de se former. »
La candidate milite également pour une prise conscience citoyenne. « Il faut avoir un autre regard sur les services qui vous sont offerts dans votre commune. Ne pas aller chercher ailleurs ce que vous avez à votre porte.» Paulette Picard affirme vouloir faire une campagne de terrain, rencontrer le plus possible de monde. « Je serai à toutes les cérémonies de voeux du maire, y compris à Saint-Maur, début janvier. Je veux rassembler tout la famille du centre droit.» Une première promesse non tenue puisqu’on ne l’a pas aperçue au château des Planches le 6 janvier. Pas plus que Gil Avérous, qui ne manque jamais cette cérémonie.
François Jolivet de A à Z
Pour François Jolivet, la décision prise par son parti ne l’engage pas « Les investitures sont les affaires des partis politiques, pas des candidats ». Il suffira qu’il arrive en tête des candidats de droite au premier tour, en juin, pour redevenir le candidat soutenu par le parti Les Républicains. Sa légitimité, il la fonde sur son parcours politique. « Je suis maire depuis 25 ans, vice-président de l’agglo depuis dix-sept ans, j’ai derrière moi deux mandats de conseiller régional et puis je me suis présenté en 2012, face à deux députés sortants (Jean-Paul Chanteguet et Michel Sapin puisque l’Indre était passée de trois à deux circonscriptions) au moment où il y avait beaucoup moins de candidats pour revendiquer l’investiture de l’UMP !»
Il a continué, depuis quatre ans et demi à arpenter la circonscription et à garder le contact avec les élus. « Je ne veux pas m’excuser d’avoir un travail. La politique n’est pas réservée aux retraités et à ceux qui en vivent. Un candidat ne doit pas être coupé du monde du travail. » Bien évidemment il se consacrera uniquement à son mandat de député s’il est élu, demandant d’être mis en disponibilité de son poste de directeur général du bailleur social ICF Habitat Atlantique.
L’aménagement du territoire sera le thème dominant de sa campagne. « On ne peut pas continuer à raisonner en termes de métropoles où l’on entasse les gens, sans réussir à les loger et à construire des écoles, alors que chez nous on détruit des logements et bientôt des écoles. Cela engendre de surcroît des problèmes de sécurité. »
Ces questions de sécurité, ruralité, désert médical… seront présentes dans un ouvrage qui sera édité fin février et mis en ligne sur son site internet « François Jolivet, l’abécédaire », dans lequel le candidat expose ses idées.