Neuvy-Saint-Sépulchre
Chaque lendemain du jour de Pâques, la paroisse de Neuvy-Saint-Sépulchre vit un temps de méditation et de fête qui prolonge, dans la joie, la Semaine Sainte.
Cette année, le pèlerinage sera présidé par M. l’Abbé Christian-Gérard SAGNA, Responsable de l’Unité Universitaire de Ziguinchor (Sénégal), dépendant de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest.
Les Chevaliers du Saint Sépulcre, dont la mission actuelle est d’aider les chrétiens de Palestine, seront également présents.
Le pèlerinage du Lundi de Pâques se déroule aujourd’hui en deux temps :
– la première partie de la messe sera célébrée au cours de la procession. A 10h30, le cortège partira de la Basilique et sillonnera les rues du bourg dans une démarche pénitentielle. Les membres de la Confrérie porteront les reliques du Précieux-Sang du Christ, les enfants les instruments de la Passion. Puis l’Evangile de la Résurrection sera proclamé sur la place du champ de foire, suivi de l’homélie.
– La deuxième partie de la messe (l’Eucharistie) se déroulera dans la Basilique, suivie de la vénération de la relique du Précieux Sang.
– A 15h 30, les vêpres, suivies de l’adoration du Saint Sacrement, concluront le pèlerinage.
Pour tout contact (y compris pour les inscriptions au repas de midi servi au « Duché » : Mercedes Carteron, 02 54 30 92 39)
En 1257, le cardinal Eudes de Châteauroux faisait parvenir à l’église de Neuvy-Saint-Sépulchre un fragment du tombeau du Christ et trois gouttes du Précieux Sang. La présence de ces reliques conférèrent dès lors à ce lieu une place privilégiée parmi les principales étapes du « chemin de Saint Jacques » vers Compostelle, sur la route de Vézelay.
Pour comprendre ce culte, il est nécessaire de le rapprocher de l’évolution de l’image du « saint sépulcre » au cours des ans. Après avoir été le signe de la résurrection, du IXe au IXe siècle, le lieu symbolique de la sépulture du Christ évoqua, à la fin du Moyen Age, sa mort et sa mise au tombeau. C’est d’ailleurs le sens du « H » de « Sépulchre ». Il s’agit d’une tradition fixée par des clercs qui, par une sorte de jeux de mots, établissaient une relation entre le « sépulcre » et l’adjectif latin « pulcher » (beau), pour signifier la splendeur du tombeau du Christ.
Entre temps, au XIIIe siècle, le « saint sépulcre » fut synonyme de « tabernacle », lieu de vénération du « corps – et du sang – du Christ ». Le culte eucharistique se traduisit alors par de nombreuses manifestations (comme l’arrivée des reliques à Neuvy) : introduction de l’élévation, pendant la messe, après la consécration ; adoration du Saint-Sacrement ; naissance de la Fête-Dieu etc. Des « para-liturgies » étaient aussi organisées, au cours desquelles, parfois, on enterrait le Saint-Sacrement le Vendredi Saint pour le déterrer (le « ressusciter ») le jour de Pâques.
Alors qu’à l’époque romane, les reliques des saints soutenaient la piété des fidèles, l’époque gothique allait promouvoir une piété fondée sur la personne humaine du Christ. Selon les propres mots du cardinal Eudes : « Si les reliques des Saints ont, comme le prouvent les miracles qu’elles opèrent, une si grande vertu qu’on doit leur rendre un culte honorifique, à combien à plus forte raison, sans aucune comparaison, les reliques du Saint des Saints, sans lequel il n’y a point de Saints, de qui tous les Saints reçoivent leur sainteté, doivent-elles être vénérées par-dessus toutes les autres reliques ! ».