Le parfum, cadeau préféré des français


Plusieurs sondages révèlent que parmi les cadeaux préférés des Français le parfum arrivait en première position. Si le parfum fait partie des rituels du matin, il est aussi un moyen de souligner la personnalité de celui qui le porte et un véritable objet de séduction, symbole de la féminité absolue pour beaucoup de femmes.

En traversant les époques, les parfums ont toujours fasciné les hommes. Elixir sacré aux vertus mystérieuses, privilège luxueux des rois et des reines, objet de séduction, le parfum a laissé son empreinte dans l‘Histoire.
Il était déjà utilisé dans la préhistoire. En effet, les Anciens utilisaient des essences et aromates, dans le but certainement d’attirer les proies qu’ils voulaient chasser. Plus tard, dans l’antiquité, les Égyptiens, puis les Grecs et les Romains se parfumèrent pour obtenir la protection des dieux.
Au Moyen Âge, le parfum se développe grâce au commerce des matières premières venues d’Orient, notamment les épices. Les alchimistes prospèrent, on découvre l’alcool éthylique, et les riches portent des pomanders, boules remplies d’ambre, musc ou végétaux. Plantes et essences protègent également des épidémies qui font rage.
En 1370, apparaît L’Eau de la Reine de Hongrie, premier grand parfum alcoolique, à base de romarin. Mais c’est surtout à la Renaissance que le parfum connait un réel essor. Les grands navigateurs ramènent de nouveaux produits parfumés d’Amérique et d’Inde. La chimie remplace l’alchimie et la qualité des essences s’améliore. Les fragrances restent très fortes, le parfum étant essentiellement utilisé pour camoufler les mauvaises odeurs.
Sous Louis XV, les fards et le parfum s’imposent comme marques de coquetterie et les parfumeurs sont enfin reconnus avec Louis XVI et Marie-Antoinette.
Au cours du XIXe siècle les odeurs deviennent plus légères et les femmes au teint pâle lancent la mode du mouchoir parfumé. L’industrialisation massive marque les débuts de la chimie organique. Les laboratoires synthétisent des molécules qui révolutionnent l’industrie du parfum et enrichissent la palette du parfumeur de sensations inédites. Avec l’utilisation de ces produits de synthèse, les premières grandes marques modernes apparaissent. Parallèlement à cet essor, les grandes verreries se développent et produisent en série et à bas prix des flacons en verre, entraînant le développement de célèbres maisons comme Guerlain.

Un symbole identitaire

Le parfum marque également la personnalité de l’individu qui le porte. Il lui permet de se différencier par son odeur, pour ainsi s’affirmer et prendre confiance. C’est une signature olfactive. Il est important de prendre le temps d’apprivoiser une fragrance car certaines ne nous correspondent pas. Mais souvent, c’est davantage la publicité que l’odeur qui va conduire au choix d’un parfum. Le parfum apparaît alors comme un miroir chargé de refléter ce que nous rêvons d’être. Les parfumeurs ne s’y trompent pas et ont mis en place une classification destinée à définir leurs créations : femme-femme, sexy, mystérieuse, naturelle, tendre…

Un objet de séduction

« Une femme sans parfum est une femme sans avenir », disait Coco Chanel. Instrument de séduction, le parfum est un piège à sentiments. Dès l’Antiquité, il est associé aux mystères de la relation amoureuse : Aphrodite, déesse de l’amour et amante d’Adonis, le dieu des parfums, sent délicieusement bon la myrrhe. Une fragrance peut envoûter, jusqu’à faire tourner la tête comme le ferait un philtre d’amour : l’odeur nourrit alors le sentiment érotique et crée un souvenir puissant. Les parfumeurs n’hésitent pas définir leur politique marketing autour de la séduction et recourent explicitement au langage de l’amour pour nommer leurs fragrances.

Choisir le bon parfum

Choisir un parfum pour quelqu’un est une opération des plus délicates. Pour éviter les faux pas, il est préférable de se renseigner auprès d’un proche et de demander à la conseillère beauté de glisser dans le paquet cadeau un échantillon du parfum choisi. La personne aura ainsi tout le loisir d’essayer le parfum, de le laisser évoluer sur sa peau… Et pourra le changer s’il ne lui plaît pas !


Les noms des parfums ont aussi une histoire

Quelques anecdotes « parfumées »

Le cultisme « N°5 », chiffre porte-bonheur
Coco Chanel choisit parmi 5 échantillons que lui présenta son créateur Ernest Beaux, le numéro 5, car c’était son chiffre porte-bonheur. Elle présentait toujours ses collections le 5e jour du 5e mois de l’année. Le succés immortel du «N°5» doit beaucoup à son flacon, que Chanel dessina elle-même, s’inspirant d’un croquis que Picasso lui avait offert queques mois auparavant…

L’Heure bleue de Guerlain

Paris, été 1912. Jacques Guerlain se promène dans la capitale et écoute, amoureux, le «bruissement des feuilles» et le «clapotis de la Seine». Il voit soudain le ciel se remplir d’un bleu unique, le «bleu impressionniste et inoubliable» qui n’est visible qu’au moment précis où le jour laisse place à la nuit. Le parfumeur n’a dès lors plus qu’une idée en tête: recréer dans un flacon l’odeur et la couleur de cet instant. Pendant des mois, il hume, dose et mélange les odeurs, jusqu’à flairer la combinaison parfaite: un cocktail anisé de bergamote, de fleur d’oranger, de rose moelleuse, d’oeillet épicé, de tubéreuse crémeuse, de notes poudrées de vanille, d’iris et de santal. L’Heure bleue de Guerlain est née. Devenue célèbre, la fragrance sera même vaporisée dans les tranchées où, dans les mouchoirs des poilus, elle recrée une invisible et sensuelle présence féminine….

Audrey Hepburn, « L’Interdit »

Audrey Hepburn, muse d’Hubert de Givenchy, interdit au couturier de commercialiser ce parfum qu’elle est la seule à porter. De là naîtra le nom de cette fragrance. Lorsque Hubert de Givenchy décide de commercialiser cet « exclusif », la star qui le porte déjà depuis trois ans lui répond : « Mais, je vous l’interdis. » Une sentence presque sans appel qui baptise du même coup ce parfum d’amitié.

Ysatis, création originale

Ysatis, le parfum de Givenchy, porte un nom mystérieux. Il semblerait que ce nom soit tout droit sorti d’un ordinateur qui créa un mariage phonétique à mi-chemin entre Iseult et Isis. La volonté de Givenchy était de concevoir ce parfum à l’image des milliers de femmes qui ont été habillées de l’élégante signature de la mode.

Arpège, un parfum qui sonne

Dans le milieu des années 1920, alors que sa maison de haute couture connaît un succès grandissant, Jeanne Lanvin diversifie ses activités en se lançant dans le commerce du parfum. A l’occasion des trente ans de sa fille Marguerite, qu’elle a élevée seule, elle demande aux parfumeurs Paul Vacha et André Fraysse de créer un parfum. En découvrant la fragrance, Marguerite, passionnée de musique, se serait écrié : « On dirait un arpège ! ». Exclamation qui tombe a point nommé alors qu’on cherche un nom à ce parfum : Arpège… ça sonne bien.

Opium, un nom subversif

Dans les années 70, décennie qui se tourne vers les cultures orientales, Yves Saint Laurent souhaite « créer un parfum pour l’impératrice de Chine » et lance son quatrième parfum, Opium. Malgré la polémique qu’il crée du fait de son nom, Opium est un succès immédiat. Un mois avant Noël, la maison est même confrontée à une rupture de stock. L’année suivante, Opium traverse les frontières et constitue rapidement l’un des plus grands succès commerciaux de la marque. Plus de trois décennies après son lancement, le parfum reste toujours parmi les meilleures ventes de parfums en France.
Depuis 2000, le parfum Opium a, en revanche, été retiré des rayons parfumerie en Chine sous prétexte qu’il inciterait à la consommation de drogue.