Le grand sculpteur Djoti Bjalava au Château de la Verrerie ou le Mozart de la sculpture.
Un événement culturel en Berry, le grand sculpteur Djoti Bjalava au Château de la Verrerie ou le Mozart de la sculpture.
Incontournable cette exposition dans l’écrin enchanteur du château de la Verrerie, d’un artiste qui sculptait les rochers du Caucase ! Courez la voir, plus de 40 sculptures en pierre vous attendent, vous pouvez les contempler jusqu’au 21 octobre 2017 (tous les après-midis de 14 h 30 à 18 h). Le Géorgien Djoti Bjalava, de réputation internationale, découvert par Didier Bénesteau (le commissaire de l’exposition) il y a 14 ans à Toulouse, présente un bestiaire de tous les temps, taureau, bélier et une chèvre, (unique par son ventre rayonnant et lourd de mamelles froides), des femmes dignes des déesses mères de la préhistoire et des têtes christiques qui rehaussent majestueusement la chapelle du XVe du château des Stuarts dans laquelle trône une émouvante piéta en marbre blanc. Le sculpteur né en 1944 à Martvili, (petite ville de Géorgie occidentale célèbre par ses canyons), est exposé avec un jeune peintre Philippe-Joseph Baschet qui lui répond en écho, par une cinquantaine de toiles abstraites, déclinant à l’infini le grain de la pierre que Djoti a choisi dès son plus jeune âge pour s’exprimer. Les deux artistes sont des fils de la terre, le premier a été berger et a commencé à sculpter les pierres dures de rivière à l’âge de 6 ans, quant à Philippe-Joseph, jeune agriculteur de 32 ans dans le Gâtinais, il est aussi un jeune peintre prometteur (il a déjà été exposé chez Béraud de Vogüé). Voilà la pierre d’achoppement de cette exposition, si je puis dire, qui fut mise en scène par trois amis, leur fil rouge, la terre, la pierre et la couleur : Didier Bénesteau sur l’insistance de Constance de Lassence-de Vogué, a accepté de montrer les œuvres de Djoti, tout cela mis en musique par Alfred de Lassence, le président des Amis du Festival de Boucard qui courageusement, a animé un festival Hors murs dans les églises du Pays Fort en juillet 2017, (le soir du vernissage un concert de chants polyphoniques géorgiens a été donné par l’ensemble Marani).
Que dire d’autre de cet évènement qui a eu des antécédents à Paris bien sûr, (récemment au Faubourg Saint-Honoré), dans des départements de pierre comme l’Aude, l’Ardèche et le Tarn et dans les provinces à identité forte comme la Bretagne et l’Alsace. Djoti cultive la pierre comme d’autres un jardin, il la patine avec art pour faire croire tantôt à un bronze tantôt à de l’argile, il polit tous les granits même ceux du Brésil, et aussi les marbres, il aime la pierre jusqu’à s’incruster en elle ; après avoir fait des études aux Beaux-Arts de Tbilissi et collaborer avec l’église orthodoxe, il a semé des sculptures monumentales un peu partout. Comme le dit très bien Didier Bénesteau : « A 6 ans il gardait les troupeaux, il ramassait des pierres qu’il sculptait, à 17 ans, son œuvre est déjà considérable. C’est un peu le Mozart de la sculpture. » Et nous avons la chance de pouvoir contempler cette œuvre si près de chez nous…
Marie du Berry