Octobre – Il y a 100 ans, il y a 50 ans…


OCTOBRE 1918

Aidés par les troupes du général britannique Allenby, Fayçal et Lawrence d’Arabie  occupent Damas, la capitale syro-palestinienne. Hussein ibn Ali, le père de Fayçal, est proclamé « roi des Arabes ». La France quant à elle reçoit mandat de moderniser la région qui deviendra en 1920 le Liban.

Le 5 octobre, le pionnier de l’aviation française, Roland Garros, est abattu en vol lors d’un combat à Saint-Morel, dans les Ardennes.

En Allemagne, le même jour, quarante-huit heures après avoir présenté une demande d’armistice aux Etats-Unis, le prince Maximilien de Bade annonce au Reichstag la mise en place d’un régime parlementaire.

En France, les caisses de crédit municipal prennent la suite des Monts-de-piété.

 

Et pendant ce temps-là en Sologne…

Les approvisionnements restent le souci majeur. L’Avenir publie deux arrêtés du préfet du Loir-et-Cher, l’un sur le prix des pommes de terre (0 fr. 55 le kg de pommes de terre jaunes et 0 fr. 50 celui de blanches), l’autre sur l’interdiction de vendre de la viande de porc, de la charcuterie et de la triperie les mercredis, jeudis et vendredis, le prix maximum de la poitrine fumée étant fixé à 10 fr. le kg, et celui du saucisson de ménage à 15 fr. le kg. Dans le même temps, la ligue sociale d’acheteurs publie dans les Echos du Centre du 17 octobre un appel aux ménagères : « si chaque consommateur réduisait sa consommation de viande de 40 grammes, l’économie réalisée, répartie sur 20 millions de consommateurs, serait de 800.000 kilogrammes par jour, 292.000 tonnes par  an, c’est-à-dire de quoi  supprimer et au-delà toute importation (218.000 tonnes en 2016) ».

Du coup, quand il y a du bétail à proposer à la foire, les affaires se font aisément. À Aubigny, porcs, chevaux et vaches se sont bien vendus. Entre 550 et 1.850 fr. un cheval ou une jument.

À Theillay, il va être difficile de nourrir le bétail cet hiver, un violent incendie ayant détruit les communs du château de Rère, les greniers contenant grains et foin, ainsi que deux habitations.

La ferme de Cormilly, à Villeherviers, cesse son activité. Maître Bedu est chargé de la vente aux enchères de l’attirail de culture. Qui sera intéressé par une charnue tête de vache à roulettes, ou par une baratte, ou encore par un coupe-racines ?

L’école nationale professionnelle Henri Brisson à Vierzon a de quoi être fière : sur 46 candidats proposés aux Ecoles d’Arts et Métiers, 45 ont été admissibles et 32 définitivement admis. On retrouve dans La Dépêche du Berry du 12 octobre 1918 la liste des heureux reçus, lesquels viennent de toute la France.

La guerre coûte cher, le gouvernement emprunte. Le maire de Blois lit la déclaration des maires de France et engage ses concitoyens à participer à cet emprunt de libération. Pour donner encore plus de solennité à ce message, la lecture est suivie du carillon des cloches de toutes les églises de la ville. À bon entendeur…

Ces durs moments n’empêchent pas de se distraire. Le théâtre de Blois propose une représentation de gala, le Maître de Forges, drame en 4 actes de Georges Ohnet, joué par Mlle Durieux, M. Duval, Roger Pichon et Jeanne Frady. Pour cause de restrictions de gaz, la séance aura lieu de 17h à 21h.

 

 

OCTOBRE 1968

En Irlande du Nord, l’association des droits civiques organise à Derry sa première marche, réprimée violemment par la police britannique.

À Mexico, aux XIXe Jeux Olympiques, Tommie Smith remporte la médaille d’or pour l’épreuve du 200 mètres, sur le podium, il lève sa main gantée de noir en signe de protestation contre les discriminations dont sont victimes les Noirs américains.

Le prix Nobel de la paix est décerné à René Cassin, juriste français, à l’origine de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

En France, Alain Poher succède à Gaston Monnerville à la présidence du Sénat.

 

Et pendant ce temps-là en Sologne….

On n’attend pas la date anniversaire pour commémorer les précédentes guerres.  À Brinon, M. Tissier président du congrès départemental des médaillés, anime l’assemblée générale. Puis la fanfare locale conduit en musique les congressistes au cimetière, pour déposer une gerbe à la mémoire des morts de toutes les guerres. Georges Thébault, poilu de la Grande Guerre, reçoit la médaille commémorative de la bataille de la Marne, avant le traditionnel vin d’honneur.

À Argent-sur-Sauldre, c’est son maire, Abel Roblin, qui accueille le comité interdépartemental Flandres – Dunkerque 40 pour son congrès annuel. Vingt-huit ans après, on se souvient des sacrifices des soldats français et anglais lors de l’embarquement des troupes vers la Grande-Bretagne.

À Marcilly-en Gault, il s’agit d’une guerre plus récente : au cours d’une cérémonie officielle, les membres de la section UNC-AFN de la commune ont reçu leur drapeau, et pour certains la Croix des combattants de l’Europe. Dans son discours, le président de la section, M. Parfait, rappelle leur combat, pacifiste celui-ci, après trente mois en Algérie, pour faire reconnaître leurs droits.

Affirmer l’identité d’un territoire n’est pas chose nouvelle. L’association « Sologne », présidée par M. Jolimoy, également président de la Jeune Chambre Economique de Romorantin, fourmille d’idées. Tout d’abord, aux abords de Romorantin, la pose de son premier panneau routier « bienvenue en Sologne », pose qui fait l’objet d’une cérémonie officielle. D’autres manifestations, culturelles, artisanales ou économiques sont à venir pour faire connaître la Sologne.

On prend aussi soin de son patrimoine. À Dhuizon, en assemblée générale, le syndicat des propriétaires forestiers  sylviculteurs constate par la voix de son président, Philippe de Vibraye, que les coupes se sont mieux vendues. C’est l’occasion aussi de faire le point sur le remboursement forfaitaire de la TVA et de la révision cadastrale.

À Saint-Viâtre, après dix ans de travaux, et avec l’assistance technique du Génie rural, le Maire, M. Viginier est très fier de réceptionner la fin de la rénovation des chemins ruraux, grâce à un emprunt. « Plus une commune s’endette, plus elle s’enrichit », dit-il dans son discours.

Prémices de l’intercommunalité ? On sait aussi s’entendre entre les communes. Treize comités des fêtes de la région Cher-Nord et Sud-Loiret se sont réunis à Aubigny-sur-Nère pour coordonner leurs manifestations à venir, surtout à la belle saison. Ils vont également réfléchir à une manifestation commune, de plus grande ampleur.