Depuis bientôt quarante ans, et comme chaque premier dimanche de juillet, la Confrérie de la Grand’Table du Fuzelien tenait chapitre. Une quinzaine d’autres confréries avaient répondu à l’invitation et s’étaient joint à la fête.
Qu’elle fut belle cette fête, dans l’église, dans les rues, puis au kiosque à musique de Nouan-le-Fuzelier, riche de ses traditions et de ses costumes aux couleurs chamarrées.
Après un temps d’une trop longue somnolence, l’association a retrouvé le chemin du chapitre. Et c’est Claude Fouquiau qui ouvrait en ce jour solennel, 1er juillet 2018, le défilé puis le grand Chapitre.
Pâtissier de renom, Claude Fouquiau a longtemps porté haut les couleurs de la gastronomie nouanaise. Il poursuit désormais son engagement, cette fois comme Grand Maître de la confrérie charcutière. Le Fuzelien est en effet un saucisson de terroir, création locale et fierté culinaire du village solognot.
Sous un soleil de plomb, en tenue rouge et bleue, il a officié solennellement, entouré de ses comparses et des nombreux représentants des confréries invitées. La célébration eucharistique d’ouverture fut dite par le Père Etienne, avec l’humour qu’on lui connaît, avant que le défilé ne traverse les rues du village pour se rendre au parc Cauchoix. Là, ont été intronisés quelques membres d’autres confréries. « Jurez-vous de de déguster et de faire rayonner le Fuzelien en toutes occasions » ? La question fut posée à chaque récipiendaire comme le veut la tradition. Tous répondirent « oui », entrant ainsi dans la famille des défenseurs de ce Fuzelien, voulue il y a trente-neuf ans par Lucien Henry pour faire vivre le saucisson de Nouan-le-Fuzelier.
Par Saint Antoine…
Ils sont Gentes dames et Chevaliers, et leurs noms fleurent bon les territoires de France : Commanderie du Fromage de Ste Maure de Touraine, Les Cuers du Baril de Loches et Touraine, les Fins gourmets de Longny en Perche, les Culs d’Ours et cabinets d’vigne en Pays de Georges Sand…
Leurs tenues de cérémonie sont finement cousues, rehaussés d’ustensiles en tous genres, de chapeaux et de colliers. Ils avaient fière allure sous le soleil de juillet, entraînés par la fanfare qui joua l’hymne officiel du Fuzelien.
Le sujet paraît à certains un peu ancien, voire suranné. On s’en est rendu compte en voyant le cortège dans les rues du village un peu clairsemé il est vrai. Mais qu’importe, laissons aux générations suivantes le soin de se créer leurs propres repères et leurs valeurs. Savourons ces belles journées et goûtons le plaisir de partager ce qui nous rassemble. Demandons à Saint Antoine, patron des charcutiers, longue vie au Fuzelien, et que le charcutier du village Jérôme Davau, nous le confectionne encore avec la générosité qu’on lui connaît.
Stéphane de Laage