À seulement 37 ans, Alexis Norguet, notaire à Contres depuis 2012, a été élu président de la chambre des notaires de Loir-et-Cher en avril 2019, après avoir été élu comme membre en 2018. L’occasion de présenter une profession jugée a priori vieillotte et poussiéreuse mais surtout utile pour la connaissance du droit en milieu rural.
« J’ai choisi de m’investir car on râle souvent contre ceux qui occupent des postes à responsabilité sans vouloir prendre ces responsabilités, indique le jeune notaire, père de deux enfants. Être président de la chambre des notaires permet de faire le lien entre notre profession et les autorités comme le préfet, le procureur et le président du tribunal judiciaire (ex tribunal de grande instance, ndlr). » Alexis Norguet est né et a grandi à Paris où il a fait ses études. Mais il connaît bien la Sologne car sa famille possède depuis 1815 une propriété à la Ferté-Imbault. « J’ai été toujours amoureux de la Sologne, reconnaît-il. Nous y allions les week-end et les vacances et quand j’étais petit, je disais à mes parents que je voulais être garde-chasse quand je serai grand. J’ai ensuite choisi d’être notaire, car le droit m’intéresse et je souhaitais travailler dans l’humain. L’aspect généraliste de ce métier m’attirait car il embrasse tous les aspects de la vie d’une personne, de sa naissance à son décès, en tenant compte des aspects personnels et patrimoniaux d’une famille. C’est pour cela qu’on parle de notaire de famille au même titre que de médecin de famille. Après avoir travaillé comme notaire assistant dans de grandes études parisiennes, le jeune juriste rejoint la Sologne, arrivant en 2012 à l’étude de Contres qu’il a ensuite reprise, ayant été nommé en 2013 à 30 ans comme notaire. « L’exercice de la profession est très différent ici par rapport à ce que je faisais à Paris, on peut presque dire que ce n’est pas le même métier, détaille-t-il. Je n’ai aucun regret d’avoir pris cette décision car en province, le notaire a un vrai rôle d’utilité sociale, grâce à son maillage territorial car il reste, suite au désengagement des services publics, le dernier guichet où l’on peut s’adresser pour des questions juridiques, voire administratives. Nous apportons une sécurité à la population. Par sa mission de conseil et le caractère authentique des actes qu’il dresse, le notaire est un peu l’ « instituteur du droit ».
Conseils gratuits
Notaire de campagne ne rime pas avec personnage poussiéreux ! « En Loir-et-Cher, la moyenne d’âge des notaires est de 47 ans, indique Alexis Norguet. La profession se sert beaucoup des nouvelles technologie en ayant notamment adopté l’acte authentique électronique afin de pouvoir dégager du temps pour le conseil. Il faut savoir que chez les notaires, le conseil est gratuit et je souhaite que cette information soit connue des Loir-et-Chériens. Il ne pas hésiter à en user et abuser. Généraliste du droit, le notaire a une connaissance suffisante pour répondre aux questions et oriente si nécessaire vers les avocats et les experts-comptables avec qui nous travaillons en confiance. Si aujourd’hui, chacun peut trouver beaucoup de renseignements juridiques sur internet, un professionnel du droit reste nécessaire pour comprendre le droit et préparer des conventions qui sont du « cousu main ». Contrairement aux gens des villes qui ont tendance à « zapper » et à changer d’interlocuteur, les ruraux ont un notaire de famille. Confident des familles, le notaire rassure et un vrai rôle social. De plus, l’État s’appuie de plus en plus sur les notaires en leur confiant de plus en plus de missions comme le divorce par consentement mutuel ou les questions de filiation liées à la PMA. Le notaire devient aussi le secrétariat juridique des collectivités locales. »
F.M.