Un hôtel, un restaurant, un chef : quoi d’autre ? Le Domaine régional, connu pour son Festival international des jardins et son art contemporain, ajoute une corde supplémentaire à son arc réputé végétal. Le site va permettre dès ce printemps aux visiteurs de poursuivre l’aventure culturelle en se posant pour une nuit, ou plus si affinités, autour d’un bon dîner dans «Le Bois des Chambres », le tout nouveau projet (g)astronomique de Chaumont.
Le bruit des pelles se fait encore entendre sur le chantier mais l’hôtel haut de gamme du Domaine de Chaumont-sur-Loire, qui est voué à être ouvert toute l’année, sera inauguré avant l’été 2022. Fin mai, ou début juin au plus tard. Les contours se peaufinent et dormir à Chaumont sera enfin possible, dans l’une des 39 chambres de l’établissement aux façades sombres et à la faible empreinte carbone (bois, isolation par bottes de paille compressées, eaux de ruissellement) qui se révèlent toutes différentes. Chambres alcôves ou perchées, au jardin ou bien buissonnières… De 22 à 38 m2, elles peuvent être louées seules ou en grappes pour accueillir un couple, plusieurs personnes, amis ou membres d’une même famille. Un point commun toutefois : elles ont toutes été sublimées par la créativité de l’architecte d’intérieur et décoratrice, Isabelle Allégret, ainsi que la designer florale, Clarisse Béraud. Le chant des grenouilles berce déjà l’endroit – conçu sous la palette de l’atelier d’architecture Construire, dirigé par Loïc Julienne, avec pour conseiller artistique, Patrick Bouchain – qui accueillera très prochainement donc les visiteurs. « Ce sera un hôtel pas comme les autres, » a guidé la directrice du Domaine régional, Chantal Colleu-Dumond, le 11 avril. « Il sera d’arts et de nature, ce sera un lieu de séjour et de villégiature. » Pour preuve, une sculpture de bois était en train d’être installée un matin dans la cour de cette ancienne ferme, propriété de la région Centre-Val de Loire, qui était jadis prise dans les friches, qui mêle dorénavant hébergements originaux et de qualité, table raffinée, évasion artistique et environnement végétal grâce en particulier à un potager et des vergers expérimentaux in situ. “Tout est parti de ces bâtiments agricoles,” confirme encore la directrice, accompagnée de François Bonneau, le président PS du Conseil régional et de Pascal Garnier, responsable de l’hôtellerie et de la restauration de ce site baptisé “Bois des Chambres” (car le bois à proximité se dénomme ainsi, tout simplement, ndlr). Un projet pesant 10 M€ dont 8,3 M€ ont été consacrés à la seule réalisation des bâtiments ainsi que 5 M€ abondés par la Région précitée.
Une expérience complète
Ces “Bois” sont bien nés de la transformation d’une ancienne ferme agricole en hôtel-restaurant et jardins. L’architecte “Construire” explique qu’il “est composé de trois bâtiments existants rénové: l’étable, servant d’espace polyvalent pour accueillir du public ; la grange comportant les services nécessaires à l’accueil du public sur le site ; le pressoir qui va être transformé en cuisine professionnelle à l’usage du restaurant. Trois bâtiments neufs ont été construits : les Suites et les Alcôves comportant 39 chambres d’hôtel ; le Restaurant, ayant la capacité d’accueillir jusqu’à 100 couverts.” Sis à 300 mètres du Domaine et du château qui abritent le fameux Festival des jardins, cet hôtel, dont le prix de la nuitée oscillera, entre 145 et 280 € en basse saison, 190 et 320 € en haute saison, sera ainsi complété d’un restaurant, dont le chef désigné n’est autre qu’un Vendômois étoilé, Guillaume Foucault, qui dirigeait jusqu’alors « Le Pertica ». Il devrait rester deux ou trois ans puisque le Domaine régional souhaite autant faire varier les mets que les cuisiniers. Si la cuisine annoncée à la fois gastronomique et faisant la part belle aux vins et produits du terroir, y sera sans aucun doute à découvrir, le bâtiment, original par son toit de chaume (il a d’ailleurs été baptisé « Le Grand Chaume ») et sa forme circulaire rappelant des courbes féminines, est d’emblée chargé de promesses : son intérieur ressemble à un chapiteau un peu circassien, à la toile royalement bleutée parsemée de flèches blanches, autour d’un foyer central, tandis que son extérieur se trouve ceint par une terrasse, les pieds dans l’eau d’une mare, aux amphibiens donc chantants et aux alentours chatoyants. Quoi d’autre ? Pour que le périple soit complet, de la culture à l’assiette, ce “Bois des Chambres” sera le théâtre de séminaires et rencontres, à l’instar de “Conversations sous l’arbre”, échanges esquissés par Chantal Colleu-Dumond entre artistes et public.
É. Rencien
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