Designer remarqué pour sa chaise d’école revisitée, Laurent Badier implante en avril son atelier à l’Écoparc. Portrait.
Après avoir passé son enfance à Montrieux-en-Sologne, Laurent Badier commence sa carrière professionnelle à Neung-sur-Beuvron chez Panodia, alors leader en Europe dans la fabrication d’albums photos. Il y reste dix ans, deux ans au bureau de création puis huit ans dans la commercialisation des fabrications spéciales. « Ces années m’ont tout appris », reconnait-il. Quand Panodia a été vendu à une firme américaine, il travaille dans une entreprise de maroquinerie publicitaire avant d’exploiter de 2003 à 2011 sa propre société d’objets publicitaires. Puis il se met à créer à créer du mobilier.
Une chaise d’école revisitée
Une chaise inspirée des chaises d’école des années soixante-dix qui a été remarquée lors du dernier salon Maison et Objet qui s’est tenu du 18 au 22 janvier à Villepinte le propulse au-devant de la scène : « J’ai eu cette idée un peu par hasard, explique le designer. En surfant sur internet en attendant un rendez-vous, je suis tombé sur une photo de chaise d’école et j’ai eu tout de suite l’idée de partir de cette chaise pour en concevoir une en plexiglas et tube de métal de couleur. J’ai donc trouvé à Montrieux-en-Sologne une ancienne chaise d’école et j’ai conçu mon prototype qui grâce à mon réseau a été repéré par NellyRodi, société de conseil en prospection pour les créateurs qui a souhaité l’exposer sur le stand French Tech du salon Maison et Objet. » Aujourd’hui, il est possible de commander sur internet ces chaises dont les tubes d’acier sont réalisés par ATCS à Selles-sur-Cher et le plexiglas par Usiplast à Lamotte-Beuvron en choisissant entre douze couleurs différentes de métal et douze sortes d’accessoires afin d’obtenir un siège personnalisé. Laurent Badier concevra ensuite une série de mobilier, chaise haute, banc, table… dérivée de cette chaise.
Retour en Sologne
Grâce à ce meuble remarqué, tout va plus vite que l’avait espéré Laurent Badier qui lance fin mars début avril une société afin de créer et commercialiser du mobilier, en série et sur mesure notamment pour les cafés, hôtels, restaurants, comme des tables en pavés de bois de bout (matériau très résistant qui a constitué les premiers pavés de Paris et qui est utilisé pour les billots de bouchers).
« Comme en moyenne ce type de commerce change de propriétaire tous les dix-sept mois, il y a un vrai marché pour l’aménagement et la décoration », indique-t-il. A côté de la conception de meubles, L&L Design fera de l’aménagement de boutiques, touchant trois sortes de clients, les sociétés, les particuliers et les intermédiaires (architectes d’intérieur, designers…) Pour cela, la société s’installe en avril dans un atelier relais à Écoparc pour y faire un pôle de créativité afin de réaliser des prototypes pour être totalement autonome à ce stade de fabrication et un lieu où seront réunies les différentes parties réalisées dans des endroits différents avant le montage final. « La création me passionne car on trouve l’inspiration partout, aussi bien dans la nature qui est une source d’inspiration incontournable que dans les bâtiments anciens en ville, tout en mêlant le design, l’architecture et l’art car tous les trois relèvent de la création », précise Laurent Badier avant d’ajouter : « J’imagine les choses et ensuite je cherche les matériaux pour les fabriquer. De plus, tout au long de mon parcours professionnel, je n’ai toujours fabriqué et vendu que du sur-mesure, à concevoir et à fabriquer à la demande, ce qui a renformé ma détermination à créer L&L Design qui va promouvoir la personnalisation, le sur mesure dans les domaines du design et de la décoration intérieure. » Le créateur envisage de chercher d’autres locaux en Sologne afin d’y installer un espace « pour créer du lien entre le créateur et son client, faire avancer les projets en direct. » et se déclare ravi de revenir dans sa région d’origine. « Je souhaitais quitter Paris, ayant besoin de m’étendre pour la création et revenir dans ma région qui est idéalement placée au centre de la France tout en étant proche de la capitale. J’aime beaucoup la Sologne et y être quand je n’ai pas besoin d’être à Paris. De plus, ici on est très bien accueilli, contrairement à Paris où l’on reste anonyme, ce qui est pour moi un plus car je crois beaucoup aux rencontres. » Laurent Badier continuera d’aller régulièrement à Paris où il a son réseau, bénéficiant notamment d’une exposition permanente pour son mobilier à l’Atelier Nolet dans le dix-septième arrondissement.
F. Monnier
www.lldesign.fr