En ces moments de célébration de la victoire des alliés sur l’Allemagne nazie, une excellente exposition sur l’occupation et la résistance à Nançay était présentée par Pascal Bize et Arnaud Bonnot, deux amoureux de leur village et passionnés par ce devoir de mémoire, seul remède contre l’oubli. Notre journal, dans son numéro 116, annonçait cette exposition qui a eu un franc succès puisque plus de 800 visiteurs sont venus dans la salle municipale et ont apprécié la tenue : « c’est fait avec un complément d’archives, de photos, de textes, d’objets divers et armes, absolument remarquable. Ce sont des évènements de ce type qui marquent ce devoir de mémoire que nous devons à ceux qui sont morts pour une liberté bafouée par la barbarie nazie…Je suis très heureuse de savoir que les jeunes de l’école vont venir, regarder et écouter ce que fut notre village durant cette période… ». C’est avec les enfants de C2, CM1 et CM2 que nous avons suivi, en compagnie de Séverine Gautier directrice de l’école, les explications de Pascal Bize en avant clôture de l’exposition. Deux heures ce lundi matin et Radio Londres reproduit sur un poste d’époque, accueillait le groupe d’enfants pour une série de modules allant de la ligne de démarcation, à la restriction de nourriture puis les faits de résistance, les figures locales dont bien évidemment le boulanger résistant Fleurier et avec précaution, une ouverture historique sur le nazisme, Hitler et les atrocités commises en terre solognote notamment par le tristement célèbre Paoli. Les questions déferlaient et Pascal Bize avait bien du mal à faire avancer le groupe dans la découverte de l’exposition tant ses réponses étaient attendues par des enfants vraiment très attentifs et soucieux de savoir. La barrière avec des barbelés interpellait les enfants, la ligne démarcation et sa configuration ; pourquoi cette coupure de la France ? Hitler, le personnage, pourquoi ne pas l’avoir éliminé plus tôt, comment a t-il pu arriver au pouvoir de cet « empire » et que veut dire empire ? Un nouveau Hitler peut-il exister ? Vraiment, une abondance de questions, certes d’une logique enfantine mais oh combien pertinentes. Arrêt long sur les moyens de communication et principalement un vélo d’époque, la nourriture qui manquait, les tickets de rationnement et le marché noir… Pascal Bize leur faisant même goûter du pain fait comme à l’époque et ils le trouvèrent bon… Puis, au fur et à mesure de l’avance dans l’exposition, nous arrivâmes à la croix de Lorraine sur le drapeau français. Est-ce quelqu’un peut me dire à quoi correspond cette croix demandait Pascal Bize ? Et là, tout naturellement, un garçon levait la main et disait : « c’est la croix qui est sur une colline où habitait le général de Gaulle… » A Colombey les Deux Eglises lui demande t-on ? « Oui c’est çà c’est mon papy qui me l’a dit… ». Instant magique que seuls les enfants peuvent nous procurer. Qui dit que la jeunesse d’aujourd’hui ne sait pas ? Elle ne sait que ce que l’on lui transmet et c’est bien là où le bât blesse. A force de la laisser sans aide, on la pousse à ignorer ou à ne pas s’intéresser. Toute la richesse d’une telle exposition et ce temps libéré pour les enfants est une excellente initiative. C’est ainsi que l’école est dans sa fonction propre, celle d’apprendre, celle d’accompagner l’enfant à comprendre, tout simplement lui donner les outils pour ne pas oublier. Plus qu’un devoir de mémoire, il faudrait peut-être parler d’un devoir de connaissances. « Il faut être éduqué et informé pour être libre… » J.F. Kennedy.
J.F.