Après la forme, le fond pour celui qui à 30 ans, souhaite être maire à la place du maire. Le candidat Les Républicains dévoile une partie de ses cartes, et chacun jugera en temps voulu, grâce à un bulletin glissé dans l’urne élective. En attendant le jour J, questions, réponses.
Émilie Rencien
Sur votre CV, école des Cornillettes puis collège et lycée Notre-Dame des Aydes à Blois, année sabbatique en Angleterre, Sciences Po Paris, Sophie Auconie, Jacques Chauvin, droite puis gauche… « Nulle part et partout à la fois », assèneront vos détracteurs. Une réaction ?
“J’ai mon diplôme de Sciences Po sur mon bureau pour celles et ceux qui doutent ! Pour détailler, j’ai suivi la voie considérée comme royale pour l’ENA, un master en droit administratif. Je suis réellement entré en politique en 2009 pour la campagne électorale européenne auprès de Sophie Auconie et Marc Fesneau. J’envisageais potentiellement l’ENA mais ma femme est tombée enceinte en 2013 et je suis devenu papa en février 2014, j’étais plus souvent à Blois qu’à Paris. J’ai donc définitivement abandonné toute idée de concours pour me lancer dans la vie active. J’ai à ce moment précis créé mon entreprise, Com’locale, d’abord agence de communication. Aujourd’hui, c’est toujours une agence et aussi un organisme de formation. Mon entreprise emploie 12 collaborateurs, spécialisée dans la promotion du territoire, avec le média Sortir en 41. De plus, j’organise des séminaires à destination des élus, à Lille, en Moselle, etc., portant sur la fiscalité locale, les réseaux sociaux, la communication de proximité, entre autres sujets de travail. »
D’accord mais si nous sommes tatillons, donc pour résumer, à droite, puis à gauche ? Vous avez changé et suivi le sens du vent d’opportunités ?
« Je n’ai pas changé ! Je ne renie pas mon passé. J’ai été candidat en 2014 sur la liste de Jacques Chauvin (LR) à Blois, et de 2009 à 2012, j’ai été collaborateur et assistant parlementaire au parlement européen auprès de Sophie Auconie. Je suivais à cette période également les dossiers dans l’opposition municipale de Tours, et j’ai été directeur de campagne pour la région Centre-Limousin-Auvergne, toujours pour Sophie Auconie. J’ai toujours été un proche politiquement de cette dernière, et aussi de Damien Abad. J’ai quitté l’UDI en 2014 parce que j’avais un avis très tranché notamment sur la légalisation du cannabis et du mariage pour tous. Et puis, ma route a croisé celle de Guillaume Peltier à Tours ; je partage sa vision travailliste. Mon grand plaisir en tant que chef d’entreprise est de faire vivre plusieurs familles à Blois. Pour résumer, je combats les valeurs extrêmes, j’ai un long parcours de centriste, avec des convictions de droite. Je suis par conséquent, en toute cohérence, le candidat de la droite et du centre pour les municipales à Blois de 2020 ! »
Qu’auriez-vous de plus que le maire PS sortant, Marc Gricourt ?
“En 2014, sur la liste de Jacques Chauvin, j’étais un candidat avec des certitudes. Pour 2020, je suis un candidat avec des convictions ! Je refuse les guerres d’égos et les attaques personnelles. Je refuse la stratégie de billard à 5-6 bandes. Je ne fais pas de la politique dans les salons mais sur le terrain. Je suis le candidat du renouvellement, j’assume mes positions alternatives et tranchées comme mon souhait de débat sur l’armement de la police municipale. Je me présente pour être utile aux Blésois. L’alternative est possible face à la gestion actuelle qui se veut uniquement comptable pour la ville de Blois.”
On vous connaît pour le moment surtout pour votre « sauvetage » de l’Hôtel Dieu. Et sinon, à part ça, quels projets ?
« Je suis dans une phase d’écoute. Viendra ensuite le temps de dévoiler notre programme. Avec mon équipe, j’ai distribué en boîtes aux lettres 30 000 questionnaires pour une vaste consultation auprès des habitants de Blois. Il faut attendre le retour de ces questionnaires et après, il y aura une discussion avec de futurs partenaires. Je suis dans une logique de rassemblement de la droite, avec le Modem et toutes autres personnes qui peuvent s’accorder sur ce projet, afin que l’on puisse faire liste commune, pour gagner cette élection. Le fait que je sois candidat implique évidemment le fait que j’ai des idées ! “
Idées en quatre axes, n’est-ce pas ?
Oui, « une ville juste, en ordre, au travail, au service des Blésois ». « Juste », car il convient de rééquilibrer l’engagement de la ville sur tous les territoires et dans tous les quartiers, et non sur le seul canton d’élection de Marc Gricourt. « En ordre », parce que j’assume de vouloir mettre en avant la question du sentiment d’insécurité des Blésois. Il faut un vrai réseau de vidéo-surveillance, une vraie répression sur le trafic de drogue, des peines d’intérêt général pour les incivilités légères. « Au travail », pour que la ville de Blois via l’agglomération mette en place une vraie politique de développement économique, et pas seulement côté foncier, tel que le fait aujourd’hui le président de l’agglo, Christophe Degruelle. Créer un « small business act » pour les entrepreneurs, pour qu’on fasse de Blois une terre où ce soutien entrepreneurial soit régionalement reconnu. Enfin, « au service des blésois », à savoir ne pas être un apparatchik politique : je veux être un maire à 100% pour la ville de Blois, et non pour un parti. »
Et l’Hôtel-Dieu également ? Votre grand sujet…
Je souhaite y voir naître un campus étudiant, une pépinière d’entreprises et ainsi fournir des ressources humaines pour l’emploi et le recrutement sur le bassin de Blois. Déplacer la Maison de la BD de 200 mètres et l’agrandir. Créer à la place un espace culturel et faire renaître une halle maraîchère ouverte du mardi au samedi…
Il y a du travail donc… Et même une histoire d’uniformes, non ?
« Je n’aime pas ce mot. Je préfère parler de trousseau. J’y suis effectivement favorable, afin que les élèves qui passent par les écoles de Blois ressentent un sentiment d’appartenance, aussi pour favoriser les valeurs, le respect, pour effacer les inégalités sociales dans la cour d’école entre les enfants et cette société de consommation qui ne me plaît pas. Ceci étant détaillé, attention, je ne veux pas imposer cette idée. Avant l’été, je solliciterai les habitants via un sondage. Je fais le choix du pragmatisme et de l’ouverture, je souhaite associer tout un chacun à l’élaboration de notre projet municipal. »