Le Front National a été le dernier à présenter sa liste. Combien seront-ils à franchir la barre des 10%?
Bien malin qui pourrait pronostiquer qui sera le prochain maire de Châteauroux à deux semaines du scrutin. La présence d’une liste Font National oblige Gil Avérous (UMP-UDI-Modem) à revoir ses ambitions à la baisse. Le dauphin désigné de Jean François Mayet, maire sortant qui n’a pas souhaité briguer un troisième mandat, est pratiquement certain de devancer les anciens colistiers du maire. Régis Tellier et Arnaud Clément ont monté chacun leur propre liste mais, malgré leur volonté de large ouverture, leur électorat ne dépasse guère les limites de l’ancienne majorité. Dans ces conditions l’arrivée de la liste Front National, menée par le conseiller général Matthieu Colombier et constituée d’illustres inconnus, oblige à une redistribution des parts. Le score du FN étant lié à des considérations nationales et non locales, les candidats de droite ont tout à redouter de sa présence.
A gauche les choses ne sont pas beaucoup plus claires. Lutte Ouvrière, qui a présenté une liste mais ne fait pas campagne, réitèrera, au mieux son score de 2008 (4,11%) malgré la nouvelle présence d’Elisabeth Millon à sa tête. L’effet Arlette Laguiller n’est plus qu’un vieux souvenir. Restent donc le Front de gauche et son leader atypique : Eric Bellet, et la liste calquée sur la majorité gouvernementale conduite par un socialiste peu connu Mark Bottemine. Ce dernier partait avec une vingtaine de points d’avance sur son adversaire mais il ne peut pas ignorer ce qui se passe au niveau national et laisse son électorat sceptique. Eric Bellet et ses collègues du groupe de réflexion «Châteauroux à gauche» ont dynamisé le Front de gauche. Les communistes lui ont laissé prendre les rênes de la campagne. Son efficacité commence à donner des sueurs froides aux socialistes. Il lui faudra néanmoins passer de 5%, étiage du parti communiste, au dessus de la barre des 18% pour espérer être au coude à coude avec les socialistes au soir du premier tour. La discipline républicaine donnerait alors une toute autre dynamique à la gauche alors que la droite sera encombrée par un Front National pour lequel la barre de 10% des suffrages parait être une formalité.
Gil Averous a appelé François Fillon pour l’épauler, Michel Sapin est annoncé lui aussi à Châteauroux. Pas sûr avec le climat actuel au sein de l’UMP et du gouvernement que leurs passages aient un impact positif sur les campagnes de Gil Avérous et Mark Bottemine.
Alors quatre listes à plus de 10% sur sept au soir du 23 mars, c’est l’hypothèse la plus probable. Et en fonction de l’ordre d’arrivée on saura si Châteauroux peut ou non basculer à gauche.
Pierre Belsoeur