Si toutefois, le dimanche 25 juin (le lendemain de la Saint-Jean d’été), vous passiez votre chemin sur la route de Mornay-Berry à Ménetou-Couture pour vous en aller visiter l’abbaye de Fontmorigny, et si vous aviez jeté un regard sur la petite forteresse coquille du château de la Grand Cour avec son enceinte polygonale, vous n’auriez pas imaginé qu’à l’ombre de sa porte-donjon et le long de ses douves, plus de 140 personnes festoyaient comme aux temps des banquets médiévaux. Vous auriez fait alors un beau voyage dans le temps et vous auriez découvert un joli parterre de gentes dames et de beaux seigneurs aux costumes chatoyants et colorés bien attablés sur des bancs. Parmi ce beau monde, vous auriez remarqué les Amis de Jacques Cœur venus tout exprès de Bourges pour inaugurer les premières ripailles organisées par les Amis de la Grand Cour. Quel plongeon dans le passé mes amis, rien n’avait été laissé au hasard car tout avait été savamment étudié, du nappage en lin blanc aux tranchoirs en bois, en passant par de lourdes écuelles en terre cuite et aux couverts en bois sans fourchettes, (car il a fallu attendre Catherine de Médicis, pour qu’elles apparaissent sur nos tables). Quant aux mets délicatement concoctés par le maitre-queux, Maddy Hanquiez (la Présidente de l’association), secondée par toute une équipe alerte et servis par de fiers ribauds qui, dans une parade bien ordonnée, amenaient sur des brancards les pastez de sanglier et sa cretonnée de petits pois, les rôts accompagnés de la célèbre sauce cameline et ses lentilles vertes, sans oublier la très attendue desserte. Toute cette succession de plats arrosés par le fameux Hypocras, était commentée par l’amie Joëlle qui faisait référence avec science au Ménagier de Paris, un traité d’économie domestique, datant de 1393. Des fous du roi agrémentaient le repas par leurs facéties et c’est dans une joyeuse ambiance que le seigneur des lieux, Jean-Pierre Berger a remercié tout son monde qui a su tenir la gageure de faire faire un saut de cinq à six siècles aux nombreux convives qui avaient bien voulu tenter l’aventure. Et quand vers 16 h, tout le monde a quitté les lieux et les gens qui s’étaient costumés, ont retrouvé leurs habits du XXIe siècle, on entendait à droite et à gauche, c’est déjà fini, le beau rêve qui avait pris forme, s’était évanoui. Mais rassurez-vous, malgré le travail énorme que ces premières ripailles ont exigé, toute l’équipe de la Grand Cour est prête à recommencer l’année prochaine. Qu’on se le dise ! Oyez, oyez, braves gens, surveillez donc ce moment de grandes réjouissances et de divertissements prévus maintenant pour 2018… En tout cas, il ne faudra pas rater cette belle occasion de s’immerger dans une époque où les couleurs flamboient, les rouges éclatent de franchise et rougeoient, les jaunes brillent et poudroient comme de l’or et où les bleus sont rois, d’autant plus que la cuisine est à l’image et n’est pas en reste !
Marie du Berry
Le château de la Grand Cour se visite tout l’été de 15 h à 20 h.
Jean-Pierre Berger : 02 48 80 24 45