Sancergues
Manifestation symbolique empreinte d’émotion pour l’inauguration de la rue Albert Bourlon près du stade de football. Plaque dévoilée en présence de Bernard Bourlon fils d’Albert, venu des Vosges ou il réside désormais et du maire de Nérondes, petit neveu du champion cycliste. Etaient présents les amis d’Albert Bourlon qui perpétuent la mémoire de ce champion berrichon au sein de l’association « Souvenir Albert Bourlon » dont le président J.L. Raimbault, la trésorière Françoise Bezet, du secrétaire Michel Pinglault et Jacky Baland, organisateur du prix cycliste Albert Bourlon. Hommage bien normal à ce berrichon qui devint une légende en réalisant un exploit jamais égalé de l’échappée la plus longue sur un Tour de France (253 km) entre Carcassonne et Luchon le 11 juillet 1947. Militant communiste aux convictions solides, il participait souvent à l’écriture du fameux « 18 » journal du parti dans le cher, avec cette plume impeccable qui lui avait valu de terminer premier du canton au fameux « certif’ ». Une plaque adossée au vélodrome de Bourges porte son nom et Michel Pinglault ne désespère pas d’ériger une stèle pourquoi pas rampe Marceau où un jour de 1947 Albert Gagnait son Paris Bourges.
Réactions :
Françoise Bezet : auteur D’évasions en Echappées : « Une rencontre extraordinaire avec un homme très chaleureux qui avait 96 ans et rencontré durant toute une année. Rencontre qui m’a énormément marqué car bien sur, c’était le cycliste que tout le monde adorait notamment pour sa merveilleuse épopée dans le Tour 1947 mais surtout, un humaniste avec des valeurs humaines très importantes. Un sacré personnage, homme militant engagé mais homme courageux, très volontaire, très généreux, humaniste au sens le plus noble du terme. Je fus également fascinée par les témoignages sur ses évasions au nombre de cinq, un vrai personnage de roman.
Bernard Bourlon : fils d’Albert : « C’est un moment très intense que cette inauguration de la plaque qui porte le nom de mon père à quelques mètres de la maison de la grand mère qui l’a élevé. Mon père avait seulement 22 ans de plus que moi donc, lorsque j’avais 18 ans, il courait encore, et je me souviens, il faisait Milan San Remo et était parti en train à 5h du matin. Un jour, il courait en France et n’avait pas fait une grande course ; son directeur sportif mécontent l’avait fait revenir en vélo avec son copain Paul Simonin. Je me souviens de cette fameuse étape pyrénéenne, j’avais 8 ans et j’étais à l’école du Bouillet à Bourges. Vers 16 h 30, j’avais croisé des copains plus âgés un gros sourire aux lèvres, je me suis dit : il s’est passé quelque chose. Et ma mère en rentrant m’a dit que mon père était échappé… Je me souviens qu’un copain universitaire qui faisait du vélo et devait participer à une compétition nationale m’avait demandé si mon père pouvait lui prêter un vélo. Autre anecdote, ou durant le Tour de France, mon père avait été invité par une famille avant le départ, afin de prendre un petit déjeuner traditionnel, café au lait, tartines, alors que les coureurs prenaient un véritable repas avec pâtes etc… Il m’avait raconté son calvaire avant le premier ravitaillement car il avait une grosse fringale. J’ai connu évidemment sa vie militante puisqu’il m’emmenait coller des tracts lors des campagnes et je me souviens qu’il discutait avec les policiers qui le connaissaient et c’était assez surprenant à l’époque. Au moment de l’appel de Stockholm en 1950, je me souviens qu’il faisait signer des pétitions aux autres coureurs contre l’armement nucléaire. J’ai en mémoire les titres du journal l’Aurore qui lui disait suite à ses engagements : le cyclisme se passera de toi…
J.F.
Adhésions à l’association : Françoise Bezet 02 48 72 71 93