Si on parle le québécois dans le texte, il semble que le mot Patinoire (nom du spectacle) n’a pas le même sens, ici, en France qu’en Amérique du Nord. Quand on patine au Québec, c’est comme si, en France, on était dans la merde la plus complète.
Avec son accent à couper au couteau, avec ses cheveux hirsutes et sa dégaine nonchalamment surprenante, Patrick Léonard a, durant 90 minutes, transformé le plateau de La Halle aux grains de Blois en un capharnaüm bien plus ordonné qu’il ne l’était. Car, cet ancien champion de patinage artistique… à roulettes et chimiste de formation a su marier plusieurs combinaisons d’équilibres à défaut d’équilibrages plus hurluberlus les uns que les autres et plus inutiles au fur et à mesure que s’échafaudaient ses plans et ses constructions abracadabrantesques que chaque spectateur attendait voir s’écrouler avant leur terminaison. Mais l’homme défie toutes les lois connues en matière de maintien, dans l’air et dans l’espace, de tout objet identifié ou non…
Clou du spectacle qui donna chaud à la salle : son numéro de contorsionniste sur une chaise dont les quatre pieds reposaient sur des bouteilles de champagne vides.
Maudit spectacle qui remua plus d’une sciatique ou d‘un lumbago coincé de la part de celles et ceux bien assis dans leurs fauteuils de La HaG. Et l’homme-artiste en étonna plus d’un(e) à la sortie en venant discuter avec le public, une bière fraîche à la main, et torse nu… alors que, dehors, sans être québécois, le thermomètre flirtait avec le 0°. Soit de la chaleur pour lui. Chaleur qu’il sut donner en partage et en spectacle en un cadeau de Noël qui mettait fin au premier trimestre de la saison 2016-2017… Que le temps passe vite !
Jules Zérizer