Marius Jacob


… que l’inspiration prend toutes les formes, se cache partout et réussit à recréer à l’envi des personnages fictifs aux traits authentiques. Décédé à Reuilly, dans l’Indre, en 1954, Marius Jacob est un anarchiste, un cambrioleur fort ingénieux à l’humour piquant…
En 1899, il se présente ainsi en tant que commissaire de police au Mont-de-Piété pour arrêter l’un des commissionnaires accusé d’avoir volé une montre. Menotté, ce dernier assiste, impuissant, à l’inventaire du dépôt puis il est conduit au Palais de justice. Jacob et ses comparses disparaissent en emportant un butin de plus de 400 000 francs. C’est son premier grand fait d’arme. Pour échapper à la prison, il simule la folie et se retrouve quincailler à Montpellier où il parfait ses connaissances de perceur de coffre-fort. Avec sa bande « Les Travailleurs de la nuit », il se découvre un penchant pour Robin des Bois. Il ne vole ainsi que les nantis, les patrons et le clergé et reverse une partie de ses larcins aux anarchistes. Sur sa piste, les policiers se fourvoient et sont moqués. Jacob laisse des cartes à jouer ou des petits mots comme celui-ci « Dieu des voleurs, recherche les voleurs de ceux qui en ont volé d’autres ». Finalement arrêté et envoyé au bagne (dont il tente de s’échapper à plus de 18 reprises), il se fait marchand ambulant en Val de Loire et s’installe à Reuilly. II s’empoisonne en 1954 non s’en avoir auparavant offert un goûter à neuf enfants pauvres de la commune. Il laisse ce mot : « Linge lessivé, rincé, séché, mais pas repassé. J’ai la cosse. Excusez. Vous trouverez deux litres de rosé à côté de la paneterie. À votre santé. » C’est de lui que s’inspire Maurice Leblanc pour créer son célèbre Arsène Lupin..
Maud Brunaud