Marcigaultais d’adoption depuis une dizaine d’années, le peintre Philippe Moller exposera cette année pour la quatrième fois au Salon d’Automne à Paris.
Parisien d’origine, Philippe Moller a appris à dessiner et à peindre avec sa mère : « Ma mère était peintre, a fait les Arts Déco et les Beaux-Arts, se souvient-il. Enfant unique, j’ai toujours baigné dans une ambiance artistique et j’ai tenu très tôt des crayons et des pinceaux, aimant dessiner et peindre, maman me donnant des conseils. » Adolescent, sa mère conseille à Philippe d’aller à l’Atelier de la Grande Chaumière à Montparnasse pour travailler le nu. Il se forme aussi l’œil en se rendant à de nombreuses expositions. Jeune adulte, il fait la connaissance d’Henri Giriat, membre de la fondation Albert Glaizes (peintre de la première moitié du XXe, faisant partie de l’école cubiste), qui lui fait découvrir l’art abstrait. « Cette rencontre m’a permis de m’intéresser à l’univers abstrait », reconnaît Philippe Moller, qui a fait une carrière d’enseignant comme professeur d’histoire-géographie en lycée et chargé de travaux dirigés en imagerie à l’université Paris III, avant de se consacrer uniquement à son art une fois la retraite prise en 2011. » Le fait d’être enseignant me permettait de peindre pendant les vacances, indique-t-il avant de préciser Henri Giriat m’a donné beaucoup de conseils concernant l’abstraction. Il m’a permis de trouver mon style qui est très construit. »
Attaché au village
Inspiré par Kandinsky, Philippe Moller a une démarche de création très construite. «Avant de peindre sur la toile, je fais beaucoup de croquis, retenant ceux qui me paraissent valables. Je cherche à attirer l’oeil au centre de la toile, le laissant ensuite se promener sur le tableau tout entier », précise l’artiste qui peint à l’huile, à l’acrylique, aux pastels secs, à l’encre de Chine et à l’encre colorée. Il utilise aussi des tissus marouflés, c’est à dire collés sur la toile ainsi que du sable afin de donner du relief à ses toiles. « Le choix des couleurs est aussi important car elles donnent une illusion d’optique de profondeur. »
Ayant participé à des expositions collectives au Japon, au Brésil, à Bruxelles et à New-York, exposant à Paris, dont au Salon d’Automne pour la quatrième fois, Philippe Moller n’oublie pas pour autant les expositions plus locales. « Paris est incontournable, exprime-t-il, mais j’estime important d’être présent localement car l’art doit vivre sur place. Il faut savoir rester fidèle à l’endroit où l’on vit tout en sachant aller voir ailleurs, indique ce Parisien devenu Solognot d’adoption, tout d’abord en choisissant Marcilly-en-Gault comme résidence de vacances puis en s’y installant avec sa femme Aline. L’attachement à leur village a poussé Aline à devenir conseillère municipale et Philippe à organiser en septembre dernier la première édition d’Art Sologne, exposition collective sur un jour et demi à Marcilly-en-Gault ayant attiré 203 visiteurs.
F.M.