Laure Bachard la dynamique secrétaire départementale Force Ouvrière était remontée lors de la conférence de presse menée par son syndicat contre l’austérité et pour la défense des services publics et notamment hospitalier. Des revendications qui se voulaient (du moins pour l’instant) très soft, sans manif dans les rues, sans gêne pour les usagers mais fermes quant à la dégradation de tous les services publics. C’est chez les hospitaliers que la colère monte de plus en plus et ce n’est pas récent.
On se souvient déjà du cri d’alarme lancé en 2013 ; il était question de dignité. Dignité pour les personnels mais surtout pour les résidents des EHPAD notamment face à l’hallucinant constat que le plan solidarité grand âge n’était pas financé et que les normes minima pour la sécurité des résidents soit : un agent pour un patient n’étaient plus respectées, puisque c’était souvent 0,5 effectif par résident. La mission de service public n’était plus assurée et une délégation Force Ouvrière avait été reçue par le directeur départemental de l’Agence Régionale de Sante (ARS).
Deux ans après, ce sont toujours les mêmes constats et cette fois, Laure Bachard et son syndicat ont opté pour une conférence de presse au lieu d’une descente dans la rue comme d’autres syndicats l’ont fait : « Nous avons décidé ce mode opératoire afin que vous, la presse, vous avertissiez vos lecteurs de l’état dégradé de nos conditions de travail et le mépris des tutelles à notre égard.
Manque d’effectifs, objectifs de travail inacceptables, chantage continuel, planning changé à tout instant, restrictions budgétaires, gel des salaires depuis 2010, personnel qui n’en peut plus , burn out, arrêts maladie qui s’enchainent, 22000 emplois supprimés dans la fonction publique hospitalière d’ici 2017, un plan d’austérité calculé sur 860 millions d’euros d’économies sur les frais de personnel notamment….
Et dans tout cela quelles sont les conséquences sur les patients, résident et citoyens ? » La loi Touraine sonne comme le prélude à la fusion des hôpitaux publics entre eux et avec le secteur privé. Les personnels seront obligés d’aller dans le centre hospitalier assigné. De nombreux départs en retraite ne sont pas remplacés, fermeture de lits par manque de praticien.
La nouvelle loi aggravera la loi HPST et va accélérer la privatisation de l’hôpital public. C’est une véritable dégradation et casse du service public. Les agents territoriaux présents à cette conférence de presse ainsi que des agents de la poste soulevaient les mêmes constats et s’opposaient à ce régime d’austérité imposé par le gouvernement, signifiant une inqualifiable injustice sociale. Tous étaient d’accord pour dénoncer le manque de moyens et les dégradations de la situation sociale qui aggravent les conditions de travail.
Des témoignages « pleuvaient » concernant le service hospitalier et notamment les EHPAD qui faisaient froid dans le dos. Les collectivités seront et sont déjà touchées notamment par la loi MAPTAM qui va conduire à une accentuation des inégalités pour les usagers et une instabilité constante pour les agents. Après 2013, 2014 et maintenant 2015 c’est pour quand le changement ?
J.F.