À cette époque de l’année, nous devrions être allégé(e)s de nos contrariétés et de nos manches longues, remisées au placard. Nous devrions être porté(e)s par une ambiance détendue et agréable entre coquillages, plages et crustacés, ou tout au moins, par un climat ensoleillé. L’astre solaire a pourtant bien du mal à percer, à tel point que personne ne réalise trop que nous sommes déjà en juillet. L’ambiance est toutefois « chaude », l’actualité politisée et les deux tours du scrutin législatif inopiné, les 30 juin et 7 juillet, avant les congés d’été, attirant de surcroît davantage les nuages que les apéros cocktails.
Dans le Loir-et-Cher, en sus, il n’y a pas de mer ni de montagne comme, par exemple, sur la Côte d’Azur. Alors pour tenter d’échapper au flot continu de commentaires de votes et de stratégies de Gouvernements, que faire, pendant ce début d’été qui semble tarder à pointer le bout de son nez ? Le département 41, ce n’est pas la PACA, avec ses piscines alcoolisées Louis de Roederer et ses partitions de mets à la truffe, mais en y réfléchissant dernièrement, ce 41 possède quelques projecteurs et similarités pailletées.
Jadis, tout d’abord, via la fameuse ritournelle de Michel Delpech, « Ma famille habite… », ce territoire a usuellement brillé en étant diffusé à la radio. Une professeure d’université avait d’ailleurs directement lors de nos études passées identifier cette localité grâce à cette mélodie.
Aujourd’hui, côté pile, ce coin sis au centre de la France passe souvent à la TV, confirmant qu’ici, marcher dans la boue n’est en effet pas gênant : nous abritons quelques vedettes, notamment politiques, qui permettent de faire connaître le Loir-et-Cher en s’invitant de temps en autre à la Une des gros titres nationaux, malheureusement pour des propos pas toujours à propos, justement. Quand nous n’assistons pas à des épisodes de règlements de comptes répétés et autres remakes de pouvoirs hérités du Duc de Guise.
Côté face, si nous sommes une terre agricole et rurale, si nous avons à plusieurs reprises reçu le maire de Cannes, David Lisnard, mais que nous n’accueillons pas pour autant de festival de cinéma sur tapis rouge, nous avons la chance d’abriter d’autres locomotives étoilées qui font régulièrement se déplacer des célébrités : les châteaux chefs d’œuvre de la Renaissance et notamment, Chambord. Le roi François Ier ne s’y était pas trompé au XVIe siècle; ce monument historique garde son rang et attire encore au XXIe siècle les attentions des artistes et plus largement, de toutes les franges de la société, en accueillant désormais en son sein des expositions d’art contemporain, et aussi et surtout des concerts live que même la capitale Paris peut nous envier. Sting, Imagine Dragons et David Guetta s’y sont déjà produits, et ce n’est pas fini. Sans oublier des Rendez-vous de l’Histoire à Blois qui accrochent depuis des années des personnalités de notoriété au sein du monde intellectuel et scientifique.
Qui plus est, nous n’avons pas Saint-Tropez et Brigitte Bardot mais nous bénéficions d’une nature sauvage (sauf quand elle est engrillagée) et d’une région naturelle et forestière (la Sologne) où paissent, plus ou moins librement, beaucoup d’animaux (cerfs, sangliers, chevaux, hiboux, poissons … pandas !). Pas de yachts sur la Méditerranée mais des ministres, des fortunes du CAC 40, des chefs médiatiques à la tête de restaurants étoilés, et un fleuve royal, la Loire.
En résumé, en cet instant d’ordinaire propice à la légèreté et aux tops échancrés, en attendant les vraies vacances d’été, un premier bilan touristique : le Loir-et-Cher affiche les atouts de la carte postale, sans faire de manières ! Pour une journaliste, finalement, il faut bien reconnaître que ce 41, sous ses faux airs nonchalants, campagnards et ringards, offre, par certains de ses aspects, une vie professionnelle sans Croisette, mais de star… avec tant d’affaires et d’opportunités diverses et variées, que les périodes de fort ennui laissent, périodiquement, place à des instants trépidants où crépitent à nouveau la lumière des flashs d’actualités (politiques, culturelles, etc.).
“Ma famille habite dans le Loir-et-Cher. Ces gens-là passent tout l’automne à creuser des sillons politiques. Ils me disent, ils me disent… Tu vis sans jamais voir un cheval, un hibou. Chez nous, tu ne vis jamais sans invitations prestigieuses, élus qui se font remarquer et sabler le champagne l’été et même toutes les saisons ! ”
Émilie Rencien