Lutte contre l’engrillagement : ça avance !


Lors de l’assemblée générale de l’association des chasseurs et des amis de la Sologne contre l’engrillagement (ACASCE), plusieurs pistes pour faire évoluer la situation ont été soulignées.
Le président, Jean-François Bernardin, a présenté le rapport moral. En un an d’existence, l’association compte plus de cinq cent adhérents, dont les responsables de la Fédération des chasseurs du Loiret, la Fédération des chasseurs du Cher, des membres du Comité Central pour l’Agriculture en Sologne. L’association a été présente deux années de suite sur le stand du Chasseur Français au Game Fair. Le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, le sénateur Patriat, François Bonneau président du Conseil régional Centre-Val-de-Loir, Guillaume Peltier, député de Loir-et-Cher ont été rencontrés ainsi que les deux chargés de mission mandatés par le ministère de l’agriculture sur la question et le commissaire enquêteur dans le cadre de l’enquête publique concernant le schéma régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire.

Trois pistes sérieuses
« Nous sommes en démocratie et nous pouvons inciter les responsables politiques à changer les textes, indique Jean-François Bernardin, à propos des actions à mener. Il y a deux choses à éviter, le fatalisme car des responsables politiques s’engagent et il faut les encourager tout en leur demandant des choses très précises. Il y a trois pistes très sérieuses : tout d’abord, le projet de schéma régional où les membres du Conseil régional ont fait taire leurs divisions politiques pour être unanimes sur la question de l’engrillagement. Comme il y a une directive européenne qui exige la libre circulation des animaux qui a été reprise dans les lois issues du Grenelle de l’Environnement, le Conseil régional doit prendre une décision concernant les clôtures pour permettre aux mammifères de circuler librement. Nous allons interroger la plupart des candidats aux prochaines municipales afin de connaître leur position sur l’intégration de ce plan dans leur politique d’urbanisme. Ensuite Jean Noël Cardoux, sénateur très impliqué sur ces questions, a fait adopter un amendement qui va créer des servitudes de chasse dans les enclos analogues à celles existant dans les chasses libres. Nous allons surveiller de près les décrets d’application de cet amendement. Enfin, le ministère de l’agriculture a mandaté deux chargés de mission dont le rapport a été publié sur le site internet du ministère. » Xavier de Bodinat a présenté ce rapport qui considère que l’engrillagement pose problème pour la continuité écologique et cause des problèmes sanitaires. Dans ce rapport, des propositions sont faites comme interdire l’agrainage et affouragement dans les parcs grillagés, augmenter les taxes foncières et retirer les allègements fiscaux pour les zones engrillagées, ou encore créer un label Chasse naturelle de Sologne pour les territoires sans grillage. « Ce rapport va dans le bon sens, reconnaît Jean-François Bernardin. Mais la bataille n’est pas gagnée et elle va nécessiter de notre part beaucoup d’énergie dans la durée. Les pièges à gibier qui rabattent celui ci vers les chasseurs doivent aussi être interdits car la chasse ne doit pas devenir un ball-trap sur animaux vivants. Ces pratiques caricaturent la chasse à l’exemple de ce tableau de 335 sangliers chassés en une après-midi dont la photo circule sur internet. Presque tous les vieux propriétaires solognots ainsi que les rabatteurs, les employés d’armurerie, etc. sont contre l’engrillagement. Le monde de la chasse se rend enfin compte que l’engrillagement donne un coup décisif à la chasse. »

F.M.