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Covid-19 : L’ordre public n’interdit ni le bon sens, ni l’humanité

Nous ne le répèterons jamais assez, il faut rester chez soi pour le bien de tous. Le confinement doit être respecté et les sorties de son domicile rester exceptionnelles : déplacement pour l’exercice d’une activité professionnelle, pour les achats de première nécessité, pour les soins médicaux, pour l’assistance aux personnes vulnérables, pour l’exercice d’une activité physique…

Les circonstances de la vie font qu’un déplacement peut parfois être nécessaire en dehors des cas énumérés ci-dessus. C’est en tout cas ce qu’a pensé un Loir-et-Chérien, qui souhaitant voir son père en fin de vie (sans aucun lien avec le Covid-19) une dernière fois, a demandé l’autorisation à la gendarmerie du Loir-et-Cher de se rendre au domicile de ce dernier à Rivedoux sur l’île de Ré. Les gendarmes ont sans difficulté estimé que ce déplacement était justifié et c’est donc en toute confiance qu’il a pris la route samedi dernier. Il n’a rencontré aucun problème sur le trajet de La Rochelle où, une première fois arrêté à la sortie de l’autoroute, les forces de l’ordre l’ont laissé passer. Arrivé de l’autre côté du pont à l’entrée de la commune de Rivedoux, il s’est de nouveau fait contrôler par la gendarmerie qui cette fois n’a rien voulu entendre. Les explications, les appels et les laisser-passer obtenus pour entrer sur la commune comme l’appel au maire de Rivedoux n’y feront rien : le gendarme refuse de lui accorder le droit de dire une dernière fois au revoir à son père alors qu’il vient de parcourir 300 km et qu’il est à 3 minutes du domicile de ce dernier. Le gendarme invoque le fait qu’il est interdit de pénétrer dans les EPHAD, sauf qu’en l’espèce son père est hospitalisé à son domicile et qu’il n’y a donc aucun risque de contamination. L’histoire ne s’arrête pas là puisque le gendarme a l’audace de lui infliger une amende de 135 euros. Le Loir-et-Chérien envisage évidemment de demander des explications.

Le confinement a un objectif clair, limiter la propagation du virus. Notre Loir-et-Chérien n’a pris aucun risque pour effectuer son déplacement et n’a eu aucun contact, à l’exception des forces de l’ordre durant son trajet. Il n’avait prévu de descendre de son véhicule qu’arrivé au domicile de son père. On a du mal à comprendre dans ces conditions la cohérence de la décision des forces de l’ordre. D’autant que dans les motifs justifiant un déplacement figurent « les déplacements pour motif familial impérieux ». Manifestement la maladie et la fin de vie d’un parent ne constituent pas un motif familial impérieux, en tout cas pas pour ce gendarme de l’île de Ré. Cette lecture du droit ne s’applique qu’à ce gendarme de l’île de Ré puisqu’à la Rochelle ou en Loir-et-Cher, les gendarmes ont fait preuve d’humanité, de bon sens et appliqué la notion de « motif familial impérieux ».

F.R.

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