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Loir-et-Cher : Un concert de Sting mémorable, à bien des égards…

Après deux ans de report, les billets avaient pour la plupart tous été conservés précieusement. Le concert d’un “Englishman” le 28 juin au château de feu François Ier était l’événement à ne pas manquer en ce début d’été. Un “VIP” de retour s’est même inopinément glissé au milieu du public.
Que l’on soit fan ou non de Sting, il aurait fallu être difficile pour ne pas apprécier le show du 28 juin estampillé “Chambord Live”. La scène, installée sur l’esplanade du Fer à cheval, le long du Cosson, laissait apercevoir le monument historique en pierres de tuffeau, habillé de jeux de lumières en rythme et en accord avec les différentes chansons entonnées ce soir-là. Royal, magique. Impossible à oublier ! Trois premières parties (Edgär, un groupe d’Amiens; Grande, un duo de Tours; sans oublier le fils de Sting lui-même, Joe Sumner, à la voix rappelant un ton de famille) ont égayé l’avant-spectacle, de 18h à 21h (enfin, pour celles et ceux qui les ont écouté car le “Village” avec foodtruck et boissons à proximité n’aura pas désempli tout du long), rendant presque le concert chapeauté par AZ Prod du tant attendu Sting trop court (1h30). Le chanteur septuagénaire n’aura pas une seule fois prononcé “Chambord”. Quel dommage, why ? Allez, nous lui pardonnons ce manquement, étant donné la grandeur et qualité de son spectacle ! Après deux ans de Covid (toujours là certes), voir ce public en osmose, battant des mains et des pieds en live et non derrière un écran, fut une bouffée d’air précieuse qui aurait pu être prolongée jusqu’au bout de la nuit, tant chacun était content. Vingt mille personnes invitées au château, cela crée forcément quelques bouchons (entre 1h et 2h d’attente dans la forêt, selon si le spectateur venait de Blois ou de Muides, les deux accès autorisés), mais le périple en valait largement la chandelle. Le préfet François Pesneau a d’ailleurs indiqué qu’un débriefing sera réalisé pour améliorer le dispositif mis en place sur un site vieux de plus de 500 ans (évidemment non configuré pour ce type de manifestations) d’ici la prochaine fois. “Rendez-vous à Chambord en 2023”, mentionnait en effet un panneau géant en fin de concert le 28 juin 2022, alors cela promet de belles soirées encore en perspective, vivement !

Sting mais pas que
Enfin, autre particularité de cette nuit si singulière, la présence particulière sans se camoufler d’un ancien président du Conseil départemental. Le russe Maurice Leroy ? Non, celui-ci aura préféré une autre mélodie en allant inaugurer le nouveau restaurant de Christophe Hay (Cf. page 6). Oui, c’était bien Nicolas Perruchot. Il aurait pu acheter ses places il y a deux ans et venir, il a le droit… Mais, non, il était invité en tribune VIP s’il-vous-plaît aux côtés de Philippe Gouet, son successeur depuis juillet 2021 aux manettes de cette collectivité locale. Ce qui n’a pas manqué de faire couler de grandes eaux emplies d’un courant bruyant de scandale à nouveau. M. Perruchot, lequel pour rappel, est dans le viseur judiciaire (villa de luxe en Corse, Pandora papers et malversations financières présumées etc.) a le droit d’apprécier la bonne musique tout en ménageant ses amis du bon vieux temps toujours à l’écoute, nous sommes en démocratie… Et puis, entre nous, franchement, le tour de chant de l’”Englishman” au château fut si grandiose que nous n’allons tout de même pas, du fait d’un retour politisé décrié, nous laisser gâcher et ternir un agréable souvenir de soirée ! Même le fait (malheureusement coutumier) que le management de Sting n’ait pas donné à tous les médias l’autorisation de filmer et photographier au plus près de la scène (alors que les spectateurs ont tous des smartphones au taquet…) n’aura pas non plus altéré ce bon moment.
É. Rencien

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L’avis d’un spectateur parmi la foule
Une soirée en famille avec Sting ! C’est le témoignage de Pierre, installé en tribune : “Deux ans à attendre avec nos billets payés en 2020, voilà enfin le grand soir de notre rendez-vous avec le grand-père de la pop anglaise, in Chambord ! Arrivés vers 18h, on entend déjà les premiers groupes de l’avant Sting, et la foule qui arrive par vagues ininterrompues. En descendant, nous prenons conscience de l’énormité de l’organisation, les parkings, la sécurité partout, le village de restauration, les gradins géants et la scène immense. Sting démarre quelques minutes avant l’heure, la politesse anglaise ! Sans tambour ni trompette, un simple accord de guitare, on sait qu’il est là dans sa veste jaune criarde, sous les applaudissements. 71 ans, mais toujours sa voix chaude et claire. Avec le soleil qui se couche, le château se pare de mille couleurs synchronisées avec celles de la scène, élargissant le décor d’un arrière-plan royal. Dans la foule et les VIP en terrasse, on repère quelques têtes connues d’hommes politiques en goguette : un ex-président socialiste de l’Assemblée nationale et sa blonde épouse, l’actuel président du Conseil Départemental perché sur le balcon VIP, un ex-président du même Département retiré de la politique, le président d’Agglopolys et le maire de Blois…Peu de costards cravates, mais des tenues décontractées inspirées par la chaleur de la journée. Avec la nuit, les milliers de smartphones levés pour immortaliser la soirée deviennent les chandelles du spectacle. Sting enchaîne chansons sur chansons, des nouvelles et les tubes qui sont toujours dans nos mémoires, sans pose, avec même un rappel avec “Roxane” que le public fredonne avec lui, et “Desert Rose” aux accents orientaux. Quelques mots en français pour présenter ses musiciens, même s’il a manqué un peu plus de conversations avec le public, pour un peu plus de folie tous ensemble. Et puis l’artiste s’en va dans cette nuit… Dommage qu’il n’ait pas chanté « Russians » en l’honneur des Ukrainiens, mais nous sommes comme abasourdis d’avoir côtoyé cet élégant musicien qui reste jeune. Et le concert nous a paru si court malgré la vingtaine de chansons. Grâce à une sono parfaite et les grands écrans lumineux, nous n’avons rien perdu du spectacle du haut de notre tribune. Et pour éviter les embouteillages de sortie de parking, un dernier verre à la rôtisserie du village, parmi les noctambules dansant devant une scène bien minuscule animée par un DJ. Nous quittons enfin Chambord vers une heure du matin, émerveillés de cette rencontre musicale.”
P.R.

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