Si cet été 2024 est fort singulier, du fait d’une météo manquant de soleil et de chaleur, le scrutin législatif qui s’est invité pendant cette période de vacances le fut tout autant.
Tout ça pour ça, s’écrieront certains. Ouf, tant mieux, se féliciteront d’aucuns. En Loir-et-Cher, sur les trois circonscriptions, les trois députés sortants, après les tensions de votes du premier tour le 30 juin, ont finalement été tous les trois reconduits lors du second tour du 7 juillet dans leurs fauteuils parlementaires. Roger Chudeau (RN, Sologne), Marc Fesneau (MoDem, Blaisois) et Christophe Marion (Renaissance-macroniste, Vendômois), ont donc réalisé à nouveau leur rentrée le 18 juillet à Paris, sur les bancs de l’Assemblée Nationale. Même si il est possible d’être tenté de penser “on prend les mêmes, et on recommence”, ce n’est pas si vrai après ce scrutin inopiné qui aura pas mal épuisé tout le monde. D’autant plus que la rentrée nationale, avec trois groupes politiques, Nouveau Front Populaire (arrivé en tête du podium), Macronistes Ensemble (coincés entre deux), RN (pas si haut qu’estimé), sans majorité absolue nulle part mais avec des envies de conquête du pouvoir partout, risque d’être explosive. L’ancien Président de la République et nouveau député de Corrèze, François Hollande (PS), risque en sus de nous apporter un peu plus de pluie dont on n’a pas de besoins, fidèle à sa légende des parapluies. Il faut bien trouver quelque chose de drôle dans ce marasme politisé qui commence à lasser, y compris les journalistes les plus passionnées et assidues. Plus localement, pour revenir au département de Loir-et-Cher, le député Marc Fesneau, qui ne sera sans doute plus ministre (mais qui sait), et modeste quant à sa réélection avec des voix notamment issues de reports à gauche, a reconnu lui-même à la préfecture de Blois en juillet ses craintes d’”un pays ingouvernable”. Roger Chudeau, reconnaissant des élections “stressantes et une campagne hystérique”, a exprimé ses inquiétudes également dans un pays, qu’il estime « sur les nerfs”. Seul gagnant assurément dans ce tableau de visages circonspects, le néo-candidat Nils Aucante, apiculteur et éleveur à Yvoy-Le-Marron qui fut dans une précédente vie journaliste international, adhérent du micro-parti “Nouvelle énergie” (créé par le LR David Lisnard, maire de Cannes et président de l’association des maires de France, ndrl) et élu municipal à Yvoy. Celui, qui n’a pas encore quarante ans et est ancré localement, a su créer un score pour sa toute première campagne et candidature dans un contexte qui plus est très particulier, donnant des sueurs froides à son adversaire, M. Chudeau, qu’il a frôlé de près. “C’est le début de quelque chose,” a confié M. Aucante, dans une défaite souriante, porté par cette première fois. “Je vais continuer à me battre pour ma Sologne. Je suis là pour longtemps !”
É. Rencien