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Loir-et-Cher Préfecture : Xavier Pelletier a pris ses quartiers

François Pesneau est parti et a rejoint sa nouvelle affectation, Limoges, le lundi 21 août, pendant que ce même jour, Xavier Pelletier, en provenance des Alpes-Maritimes, arrivait et posait ses valises à Blois. Chassé-croisé préfectoral de l’été, dernier petit-déjeuner avec l’un et rencontre avec l’autre.
Commencer ses congés avec le départ d’un préfet, terminer ses vacances avec l’arrivée d’un autre préfet; autant dire que c’est une sorte de boucle journalistique bouclée. François Pesneau avait convoqué le 28 juillet pour un “dernier” petit-déjeuner les journalistes, autour d’un café et d’une parole libre comme à l’accoutumée (Cf. l’encadré), avant de rallier la Haute-Vienne. Il aura passé le mot à son successeur, et cela a marché, puisque Xavier Pelletier a assuré à ces mêmes médias dès sa première journée à la préfecture de Loir-et-Cher le 21 août (*), qu’il compte garder cette formule d’échanges appréciée devant un thé et consorts. Hormis ce détail, qui est donc ce nouveau préfet ? M. Pelletier, qui affiche un parcours classique Ena (promotion Simone-Veil, 2004-2006), a d’emblée depuis Blois dévoilé ses deux axes prioritaires, à savoir un travail avec les élus sur le développement d’une attractivité “équilibrée” du territoire (tourisme qui ait du sens, préservation du patrimoine, respect de l’environnement, etc.), ainsi que sur les sécurités (aménagement urbain et rural, bien-être de la population, innovation entrepreneuriale, etc.). Il s’est présenté tel “un homme d’action, de dialogue. Un homme de l’extérieur. De terrain.” Et même de tous les terrains puisque ce natif de Saône-et-Loire (il y fut d’ailleurs sous-préfet de 2006 à 2007), – qui fut en sus chef de cabinet de Bruno Le Maire (qui était alors secrétaire d’État des affaires européennes, puis ministre de l’agriculture) de 2009 à 2012, et directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon Métropole/Saint-Étienne/ Roanne de 2016 à 2020, – a aussi et surtout oeuvré de 2020 à 2023 à la reconstruction des vallées des Alpes-Maritimes (Vésubie, Roya et Tinée) durement frappées par la tempête Alex en 2020. Le 16 août 2023 à Tende, c’est de fait avec beaucoup d’émotion partagée que le préfet délégué Pelletier a clôturé sa mission lors d’une cérémonie de remerciement à son intention.

Chien, moutons, chevaux…
“Mes surnoms étaient Monsieur Vallées, Monsieur tempête, entre autres,” a confié Xavier Pelletier le 21 août, les pieds à Blois, la tête encore dans les Alpes-Maritimes. Et cela peut se comprendre. “Tout était dévasté, routes, réseaux, ponts… Difficile de savoir par quel bout commencer. Vous devez penser économie, logement, infrastructures, risques sismiques et d’éboulements, etc.,” a-t-il relaté. “Mais ce fut une très belle expérience. L’État ne fut pas donneur d’ordre mais facilitateur. La concertation citoyenne, en collaboration en 2022 avec le ministre chargé des relations avec le Parlement, Marc Fesneau (un Loir-et-Chérien désormais ministre de l’agriculture, ndlr), a enregistré 10% de participation des habitants pour envisager l’avenir, du jamais vu ! J’ai été très ému lors de mon départ de voir des citoyens de Tende me faire des cadeaux.” Avant justement, à l’instant où il racontait, d’être rejoint dans les jardins de sa nouvelle préfecture blésoise par sa jeune border collie, Speggi, du nom d’un hameau de cette région Provence-Alpes Côte d’Azur, offerte par un berger qui aura ainsi exprimé sa gratitude. Il ne manquerait presque plus que des moutons dans ce tableau mais en Sologne, le préfet arrivant devrait en croiser lors de ses sorties dans ce département rural et agricole. Et puis, si dans le Loir-et-Cher, il y a assurément moins de beau temps qu’en PACA, pas de mer ni de montagne non plus, Xavier Pelletier, a confié avoir une compagne et deux filles ravies de cette nouvelle destination, proche de Paris, limitant considérablement leurs temps de trajets, et également propice à leur passion de l’équitation. La ville de Lamotte-Beuvron est en effet sise sur cette carte certes moins ensoleillée mais non sans atouts pour des cavaliers.
Émilie Rencien
(*) Début août, le secrétaire général de la préfecture de l’arrondissement de Blois a changé par ailleurs : Nicolas Hauptmann, nommé à Marseille, est remplacé par Faustin Gaden, trente ans, auparavant dans l’Oise (directeur de cabinet à la préfecture de Beauvais), ancien élève de l’ENA affecté dès son diplôme en 2018 à la direction des collectivités locales et sa sous-direction des finances locales (ministère de l’Intérieur).

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… Et blaireaux !
À lire la presse de Haute-Vienne, le préfet Pesneau est comme un poisson dans l’eau à Limoges, fidèle à son enthousiasme légendaire, déclarant au quotidien Le Populaire du Centre “avoir toujours rêvé d’être boucher, être passionné par les couteaux et ce métier” ! Le 28 juillet, cet amateur, donc, de viande et d’artisanat, était toujours à Blois et lors du petit-déjeuner clôturant son dialogue loir-et-chérien, il fut question lors de cet au-revoir d’animaux. Non pas de vaches Limousine, mais de blaireaux. De nombreux arrêtés, autorisant des périodes de chasse complémentaires, c’est-à-dire qui prolongent les dates de déterrage autorisées du mammifère, sont ces derniers temps, ici et là, annulés en cascade par les tribunaux (Cf. https://www.lepetitsolognot.fr/un-blaireau-peut-cacher-dautres-esod/). M. Pesneau a remarqué : “Nous avons toujours précédemment gagné sur le fond. Là, nous avons perdu en référé. D’autres départements également. Alors, il existe un doute sérieux. Les dégâts agricoles causés par le blaireau qui n’est pas classé nuisible ne sont pas indemnisés et en même temps, il n’y a pas eu d’augmentation de population dans le Loir-et-Cher. La question se pose donc sur cette période de chasse complémentaire et sa légalité. Le Conseil d’État a été saisi, doit se pencher dessus.” L’instance a cet été reconnue une protection accordée aux blaireautins, renvoyant le débat au niveau local et aux préfets tenus de s’assurer, en fonction des territoires, « qu’une telle prolongation (de la vénerie sous terre) n’est pas de nature à porter atteinte au bon état de la population des blaireaux ni à favoriser la méconnaissance, par les chasseurs, de l’interdiction légale de destruction des petits blaireaux ».
É.R.

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