La fin d’année 2023, comme pour le citoyen lambda, fut morose pour le monde tonitruant des élus. À l’image de l’ambiance politique nationale, la sphère politisée locale est parfois à couteaux tirés. Ce fut le cas, en décembre 2023, lors du dernier conseil municipal de la ville de Blois et aussi de la dernière session plénière du Conseil départemental de Loir-et-Cher.
Comme à l’Assemblée nationale ? Il y avait un petit air similaire joué en Loir-et-Cher fin 2023 au sein des élus de tous bords (ou presque). Au conseil municipal de Blois le 11 décembre, il fut question de budget. Dans un contexte incertain à bien des égards, l’exécutif a présenté, « avec ambition », 82 M€ de budget (plus 27 M€ d’investissement). Une aspiration non partagée par les oppositions, lesquelles d’Étienne Panchout (MoDem) à Michel Chassier (Rassemblement National), ont pointé « manque de cohérence » et «doutes ». Mais les chiffres, cela peut vite devenir ennuyeux. Alors pour rythmer un peu, Malik Benakcha (LR), dans l’opposition, qui a, à son tour, jugé ce dessein « sans ambition », qualifiant Blois de « belle endormie », a comme à l’accoutumée réalisé l’exercice volontairement de produire budget alternatif et comme à l’ordinaire, le maire de la ville, Marc Gricourt (PS) n’a pas ménagé l’apprenti lorgnant toujours sur son fauteuil. À l’instar d’un Darmanin qui aura tancé une Le Pen d’un « vous n’êtes pas prêts pour le pouvoir et c’est tant mieux « lors du vote du projet de loi sur l’immigration, l’édile Gricourt aura tancé son adversaire entre deux propos comptables d’un « les Blésois commencent à vous connaître et c’est bien ».
Pas de risque de page blanche…
En parlant de migrants… Au Conseil départemental le 14 décembre 2023, des nombres également avec un budget primitif, présenté « volontariste et amibitieux » ici aussi, face à la certitude que beaucoup de choses demeurent incertaines, chiffré à 470 millions d’euros, dont 82,4 millions d’investissements. Avant là encore, une passe d’armes émigrante : est survenu le “réveil” de Guillaume Peltier (Reconquête), dans l’assemblée. D’une voix légèrement enrhumée, le conseiller départemental du canton de Chambord a attaqué. “M. (Benjamin) Vételé fait de la politique, il n’a pas tort d’ailleurs, il reprend les amendements de LFI et du PS de l’Assemblée nationale et du Sénat, à chaque session pour faire le malin, mais je voulais dire au nom des Loir-et-Chériens que je n’accepte pas qu’on puisse dire encore aujourd’hui que l’immigration est une chance pour la France. Ces chiffres gênent la gauche, hein! », puis assaisonnant Lionella Gaillard (Vineuil, DVG) ensuite : « Madame, acceptez qu’il existe des gens de droite en France! ». Ce à quoi a rétorqué calmement la conseillère Gallard : « D’extrême-droite plutôt ». Et M. Peltier, de se rebeller : « non, non, de droite. » Et caetera. Etc. Des élections européennes n’auraient-elles pas lieu bientôt ? Certaines ardeurs se ravivant… Le président du Département 41, Philippe Gouet (Udi), aura aussitôt fermé le robinet : “évitons de faire des échanges comme à l’Assemblée nationale!” Christophe Thorin (CentreS, 41), dans l’opposition, aura à son tour remarqué, pour détendre tout ce petit monde, un sourire dans la voix : «En 2023, notre climat politique s’est apaisé. Enfin, parfois. ». Que nous apportera l’an 2024 ? Les nouveaux chapitres restent à écrire mais en Loir-et-Cher, pas d’inquiétude, personne ne craint marcher dans la boue. Avec toutes ces incuries d’élus, aucun risque, la page blanche n’existe pas !
Émilie Rencien