Loir-et-Cher Conseil départemental : des chiffres, des affaires et… 3 “M”


La session d’orientations budgétaires départementales fut gratifiée le 2 novembre à Blois de nouvelles autant covidesques que procédurières. Retour sur le long feuilleton d’épisodes rebondissements.
Le Loir-et-Cher se présente selon le triptyque dorénavant consacré « rural, chic et connecté »; il devient malgré lui sulfureux depuis le mois de septembre 2020. Même en parler quinze jours après, c’est toujours d’actualité ! Lundi 2 novembre, c’était une sorte de « rentrée » avec le retour de la presse sur les bancs de l’Hôtel du département, avec une quinzaine d’élus seulement en présentiel dans la salle Kléber-Loustau, ainsi que des journalistes dans une pièce (Léonard-de-Vinci) à part avec visio, reconfinement oblige. La session était consacrée aux orientations budgétaires 2021 mais d’emblée, en amuse-bouche avant le plat de résistance et après le café d’accueil, les affaires (pour rappel, à droite, l’enregistrement du président du Département, Nicolas Perruchot à son insu et le harcèlement sexuel dénoncé d’autre part par les vice-présidentes départementales Brown et Gasselin) ont été mises sur la table des échanges, histoire d’annoncer directement la couleur du menu de la matinée. Benjamin Vételé, conseiller départemental (Génération.S), groupe à lui tout seul désormais depuis sa scission volontaire avec son ancien groupe à gauche, Loir-et-Cher Autrement (LCA), n’a pas pris de détour sur LE sujet en localité lorsque son tour fut venu de s’exprimer en distanciel, après avoir évoqué crise sanitaire et barbarie terroriste nationales. «Cet an 2020 est bien sombre pour le Loir-et-Cher. Vous l’aviez commencé mr le Président, avec ce slogan hors sol d’un département rural, chic et connecté. Et bien malheureusement aujourd’hui nous en sommes loin. Nous sommes confrontés à la manipulation, au mensonge et au machisme. Oui, 3 M, que nous sommes nombreux à ne pas aimer et qui assombrissent encore une période qui n’en avait pas besoin. »

3 “M” qui ont amorcé le débat
Sur ce, Geneviève Baraban (groupe LCA; au passage, elle était déclarée exclue du PS puis en fait non, juste blâmée par la commission nationale … Il faut dire qu’on l’aura aperçu à l’aise parmi les autres PS à la “Fabrique citoyenne” de François Bonneau en octobre à Blois et cela semblait étrange … Ceci explique sans doute cela!) aura enfoncé le clou en remarquant « avoir besoin de comprendre et savoir ce qui se passe vraiment», pendant que les vice-présidentes Catherine Lhéritier et Monique Gibotteau seront montées au créneau, « surprises de ce discours ». Isabelle Gasselin aura confirmé son dépôt de plainte concernant l’élu incriminé en insistant sur le caractère «essentiel d’être solidaires entre femmes, sans tout confondre » et le fait de « n’avoir aucune visée politique» avec ce dossier chaud, tandis que Christina Brown, récemment évincée du groupe départemental UPLC (Union Pour Le Loir-et-Cher) aura déploré son «bureau vidé » et précisé qu’il ne s’agit pas « d’un combat politique »mais bien de ne plus « subir en nous taisant ». Pascal Bioulac, président d’UPLC, aura demandé de « garder la tête au travail ». Autant d’interventions gratinées en cascade, conclues d’un « fermez le ban » de l’accusé Perruchot. «J’ai le dos large mais quand même, ne faisons pas d’amalgame… Je ne m’exprimerai pas sur le dossier de harcèlement car c’est une histoire privée, différente. J’ai signalé les faits au procureur, la justice va faire son travail. Quant à l’enregistrement qui me concerne, je réitère mon dégoût. Je ne vais pas démissionner et patience, la justice oeuvre là aussi.»

Après les gros mots et grosses lettres, des chiffres
De nombreuses incertitudes donc, y compris financières dans un contexte sans précédent, à bien des égards. Le département de Loir-et-Cher, hors affaires sensibles, met toutefois le cap sur un projet de budget 2021 « ambitieux », respectant les engagements pris. La collectivité prévoit ainsi en 2021 d’investir 55,9 M€. « L’équilibre de notre budget devra probablement s’appuyer sur un recours plus prononcé à l’emprunt et sur une dégradation mesurée, mais inévitable, de notre capacité de désendettement, » a notifié Nicolas Perruchot. Quant au dossier de candidature commune avec Agglopolys, dans l’espoir d’accueillir des services délocalisés de la BNF Paris à Blois, le dossier a été déposé, avec un petit détail non négligeable modifié dans l’escarcelle, assurément pour départager : les villes candidates (et elles sont fort nombreuses : Bourges, Tours, Saint-Pierre-des-Corps, Châteauroux, etc.) doivent en sus apporter un peu de monnaie loin d’être une paille (20 M€ selon nos informations; le chantier pesant entre 70 et 90 M€…), en plus de respecter certains critères d’accessibilités (le site retenu a obligation de se situer à moins de 2h de la capitale en train, 3h en voiture; plus sur https://www.bnf.fr/fr/appel-manifestation-dinteret-ami-pour-la-creation-dun-nouveau-pole-regroupant-conservatoire) … Suite au prochain numéro pour tous ces thèmes, sur un toit brûlant !
É. Rencien