Département
Nicolas Perruchot dévoile une feuille de route résolument numérique et concrète
L’ancien maire de Blois est le président du Conseil départemental depuis le 11 juillet, succédant à Maurice Leroy. Malgré des moyens financiers réduits, le nouveau chef de file entend bien faire avancer les dossiers et par la même occasion, l’avenir du territoire.
« Les hommes changent, mais la méthode reste ». Nicolas Perruchot affiche d’emblée sa philosophie de continuité assurée et assumée. Mais inutile de le cacher, ce n’est pas parce qu’il y a un nouveau politique dans l’avion départemental que le vol sera de tout repos. « Le contexte budgétaire est tendu, les incertitudes sont nombreuses, le flou est complet sur les mesures Macron à venir, » confirme l’intéressé. « Pour autant, nous ne renoncerons à aucun projet. Nous faisons le choix de la relance par l’investissement, avec 50 M€ consacrés par an. Nous n’augmenterons pas non plus la fiscalité d’ici 2021. » Le fer de lance de Nicolas Perruchot est toutefois résolument numérique. Après la plateforme d’emploi « Job41 », le président annonce en effet l’équipement de quatre classes de cinquième de tablettes de marque française Sqool (précisément fabriquées en Saône-et-Loire). Trois collèges sont pour le moment concernés, c’est-à-dire Bégon, Bracieux et Beauce-la-Romaine, et le coût est chiffré à 7 M€ sur quatre ans. Une réflexion est également engagée concernant un futur service en ligne pour les usagers de la Maison départementale des personnes handicapées ; la mise en place est escomptée pour l’année prochaine. Les écrans hyperconnectés cohabitent en sus avec les vieilles pierres : Nicolas Perruchot affirme enfin sa volonté de se rapprocher à nouveau du domaine de Chaumont-sur-Loire, actuellement dans le giron de la région Centre-Val de Loire. Le Département avait quitté le navire pour des raisons budgétaires mais l’élu veut aujourd’hui réembarquer. « Je souhaite qu’on siège au conseil d’administration comme c’est le cas pour Chambord et que nous participons aussi aux projets d’investissement. » D’accord, mais si nous suivons bien, le budget reste pourtant toujours aussi contraint, non ? « Oui mais notre place est d’y être, et pas que ponctuellement » insiste l’élu.
Giat, Chémery, Beauval aussi
Trois autres dossiers d’envergure sont sur la table départementale. Le site Giat de Salbris d’abord. Et les nouvelles sont bonnes. « Le compromis de vente a évolué favorablement. Je rappelle qu’il y a deux sites, l’un de 80 ha et l’autre qui fait 27 ha. C’est sur la partie la plus importante que nous allons céder une quinzaine d’ha. Le Département attendait ça depuis longtemps, nous ne pouvons porter éternellement cet ancien site Giat, ça reste un gros caillou dans notre chaussure qui nous coûte en termes de gardiennage et de sécurité, d’investissements passés. Je serai désireux de réfléchir à des solutions qui nous permettront de trouver d’autres solutions. La vente des 15 ha est en tout cas confirmée, le nom du preneur sera rendu public rapidement après en avoir informé les élus. » Ensuite, la déviation de Chémery qui devient une question récurrente. « Nous prendrons le problème comme celui de Cellettes. Je pense que ce sera à faire, on ne peut continuer à faire traverser des bourgs par des camions qui circulent assez vite. La question qui se posera est donc la suivante : faut-il oui ou non améliorer la sécurisation routière ? La réponse est évidemment oui. Après, dans la méthode, j’ai reçu bon nombre de courriers qui se montrent assez hostiles au projet. Si on doit le faire, il faut que chacun comprenne l’enjeu. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, et encore moins une déviation sans contraindre le foncier que cela nécessite de prendre. La difficulté est d’aller à l’encontre de certaines volontés ; les bouts de forêt ou de jardin sacrifiés, je peux le comprendre et l’entendre. Je ne veux pas d’hostilité forte ; sinon, ce ne sont pas les projets routiers qui manquent et nous mettrons l’argent ailleurs comme la Patte d’oie, par exemple. Chémery, ce n’est pas très compliqué sur le plan technique ; nous avons le schéma, il n’y en a pas cinquante. Il n’y a pas de date précise, nous prenons le temps de regarder, mais je sais qu’un jour, ça se fera. » Enfin, le zoo de Beauval à Saint-Aignan-sur-Cher. La circulation reste compliquée aux abords du site et cela ne devrait pas s’arranger avec la naissance du bébé panda qui est survenue début août. « L’idée d’un deuxième pont sur le Cher n’est plus d’actualité. Nous avons proposé une solution sur le long terme au directeur du parc, Rodolphe Delord. Les discussions sont en cours. »
Le tout sans politique politicienne
Et sinon, pour finir, les élections sénatoriales du 24 septembre, on en parle ? Nicolas Perruchot s’aventure à identifier trois bons candidats (pour seulement deux bulletins possibles dans l’urne…), à savoir Jacqueline Gourault, Pascal Goubert de Cauville et Jean-Marie Janssens. Il a d’ailleurs certifié qu’il votera pour ce dernier au premier tour. Néanmoins, le président du Conseil départemental ne veut pas faire de politique politicienne, préférant se concentrer uniquement sur le dessein du Loir-et-Cher qui doit défendre ses ambitions face à l’avènement des métropoles orléanaises et tourangelles. Il entend ainsi mener à bien tous ces dossiers en s’appuyant sur sa majorité, cela va sans dire, tout en incluant dans la discussion, en bonne intelligence, le groupe d’opposition « Le Loir-et-Cher Autrement » présidé par Geneviève Baraban. « Je veux que nous travaillons ensemble. Nous ne sommes pas assez riches pour nous payer le luxe d’une division politique. Ce qui compte, c’est le projet, l’esprit d’ouverture et l’innovation, » a conclu Nicolas Perruchot qui participera à la fête de la Violette organisée par les Républicains et la Droite forte samedi 30 septembre à Souvigny-
en-Sologne.
Émilie Rencien
Deux nouveaux visages départementaux
Avec Nicolas Perruchot aux commandes, Xavier Patier et Éric Schahl font leur entrée au Conseil départemental. Le premier, né en 1958, est le nouveau directeur général des services depuis le 1er septembre. Sur son CV, des fonctions occupées de conseiller technique au cabinet de Simone Veil ainsi que de chargé de mission au cabinet de Jacques Chirac dans les années 1990. Xavier Patier, également écrivain et lauréat de plusieurs prix littéraires, fut aussi dans les années 2000 administrateur du château de Chambord, directeur général des services de la ville de Toulouse ou encore vice-président du groupe Pierre Fabre. Le second, Éric Schahl, 43 ans, est quant à lui le nouveau directeur de cabinet du Département. Il a notamment fait partie de l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 avant d’intégrer son cabinet à l’Élysée pendant tout le quinquennat, fut son conseiller politique en 2014 et le directeur général adjoint des Républicains. Il a en outre été à l’initiative de la création du conseiller territorial. En somme, deux hommes de pointure au service désormais du Loir-et-Cher.