Site icon Le Petit Solognot

L’Indre manque de projets d’investissements

Jean-Luc Coopman et Marina Mauclaire lors de leur conférence de presse.

Lors du bilan annuel de la Caisse des dépôts et Jean-Luc Coopman a rappelé que son organisme était au plus près des territoires, pour financer la transition numérique.

Le discours n’est pas révolutionnaire, mais récurent. Pour Jean-Luc Coopman (le directeur régional était accompagné de Marina Mauclaire, directrice territoriale notamment pour l’Indre et le Cher) la transition numérique est une chance que les territoires ruraux ne doivent pas laisser passer. « Ceux qui ne feront pas l’effort d’investir dans le numérique reproduiront la même faute que les maires qui ont refusé le passage dans leur ville du chemin de fer. » Le numérique est une avancée technologique qui annule l’éloignement, mais le corolaire c’est que les territoires qui ne prendront pas le virage du numérique seront définitivement à l’écart du développement économique (plus d’installation d’entreprises, plus d’arrivée de nouveaux habitants donc moins d’écoles, moins de services…)

Si la transition numérique est le premier défi que doit relever la Caisse des dépôts auprès des élus locaux, la transition écologique et énergétique, la transition démographique et la revitalisation des territoires sont autant d’investissements pour lesquels elle peut être aux côtés des élus locaux.

C’est pour répondre à la problématique du numérique que la Caisse des dépôts s’est associée, via sa filiale Axion à Berry Fibre Optique, un organisme public chargé d’effectuer en milieu rural, le travail d’équipement que les groupes privés effectuent dans les grandes villes (à Châteauroux c’est Orange qui installe la fibre). Axion se chargera dans un deuxième temps de la commercialisation. « L’avantage que l’on possède sur le privé c’est que l’on recherche la rentabilité à long terme. »

« Casser la spirale »

La transition démographique, voilà également un dossier qui s’inscrit dans le long terme. « Le problème des centres bourgs et des villes moyennes, expose Jean-Luc Coopman, c’est une spirale qui les tire vers le bas : les commerces ferment, les logements au dessus restent inhabités et la population des bourgs ou des centres-villes diminue. Comment casser cette spirale ? Lorsque le maire a une idée, nous pouvons intervenir en ingénierie, financer les études, apporter les premières solutions. »

Le directeur régional a des exemples dans le Cher, pas dans l’Indre « J’ai étudié l’état financier des collectivités locales du département il est très confortable par rapport à d’autres départements où je suis passé. Le problème c’est la frilosité et le manque de projets. »

La transition écologique lui fournit une autre illustration. La Caisse des dépôts propose des prêts à 0,4% pour améliorer l’isolation des bâtiments publics. 1M4 € ont été sollicités par l’Indre. Le chiffre n’est pas exorbitant, mais quand on découvre que Châteauroux capte à lui seul 1M€ pour la rénovation de ses écoles on se rend compte que le reste du département n’a pas profité d’un dispositif dont l’enveloppe risque de ne pas être réalimentée.

Il ne faut pas voir dans ce constat une critique des collectivités locales de l’Indre. Jean-Luc Coopman et Marina Mauclaire en tirent simplement la conséquence que leurs possibilités d’interventions ne sont pas assez connues par les décideurs locaux. La directrice territoriale a donc confié des bâtons de pèlerins à trois personnes (dont elle même) pour aller prêcher la bonne parole depuis le mois de janvier : rencontres avec les communautés de communes, vérification que l’information est bien parvenue au bon endroit… etc.

La Banque des dépôts propose également aux élus une plateforme numérique des territoires pour les élus et les agents territoriaux. Une plateforme qui leur permet de dialoguer par Internet et d’acquérir des informations en matière de financement d’ingénierie d’appui juridique, d’accompagnement de carrière…

L’exemple de Vierzon

Pour finir sur une note positive Jean-Luc Coopman a présenté le dispositif test de l’îlot Rollinat à Vierzon. « Nous avons sélectionné onze sites laboratoires de ce type en France : on prend un îlot en mauvais posture. Après avoir procédé au diagnostic, on apporte les solutions avec tous nos services : notions économiques, paysagères, d’aménagement. Le contrat avec la communauté d’agglomération a été signé en 2016. Au terme de l’opération on saura si nos dispositifs innovants de redynamisation sont efficaces. »

Jean-Luc Coopman est un optimiste entreprenant.

Pierre Belsoeur

Pratique www.caissedesdepotsdesterritoires.fr