L’homme ce Magdalénien


On a longtemps cru que les chevaux de Lascaux, les lions de Cosquer, les vaches dans des grottes d’Ariège, étaient des odes aux chasseurs, des illustrations destinées au passage vers l’âge adulte. On a pensé aussi à des dessins chamaniques. On a longtemps cru que les représentations humaines, pour grande partie masculines, étaient autant de références à celui qui permettait que le clan survive. Le plus souvent, l’image de la gent femme était réduite à sa plus simple expression : sa vulve. Pour autant on n’a jamais pensé que le Magdalénien était sexiste…
Mathilde Panot, députée LFI du Val de Marne, est une pote à Méluche de la République c’est moi. Sous les ors de ladite République, au palais Bourbon, la foire des mots qui fusent dans l’hémicycle est loin d’être une litote. Elle existe depuis des lustres, et ce n’est pas l’attitude la plus noble de ces gens qui ont été élus, paraît-il, pour représenter leurs électeurs, le peuple, les berlos et les intellos, les Charles-Édouard et les affreux connards. Quand son collègue vendéen, et LREM, Pierre Henriet, rescapé des colonnes infernales de la Révolution, traite la sacré Mathilde puisque te v’la de « Poissonnière » cela constitue bien la preuve du manque d’éducation de certains membres de cette élite auto-proclamée comme telle. Pierre, on ne te jette pas la pierre mais tu es quand même un joli beauf… À tout le moins. À la limite, tel un Cetautomatix, forgeron des temps modernes, il aurait crié au « poisson pas frais » on pouvait comprendre la référence.
Cette qualification à référence professionnelle a été peu appréciée par l’élue d’Île-de-France, on peut le comprendre. Moins compréhensible par contre l’adjonction à l’insulte de la spécificité « sexiste ». Ou alors était-ce pour entrer, par une petite fenêtre plutôt qu’une grande porte, au cœur d’une problématique féministe. Qu’aurait dit la maudite Mathilde puisque te v’la à la place de Laurence Sailliet, ex-porte parole LR, quand celle-ci s’est vue apostrophée d’un « vilain visage contre moi » par son chef de parti, le gars Mélenchon. Même si Lolotte raconte très souvent des anneries dignes d’un encarté NR, ou ancien FN, il était dit que l’on s’attaquait pas au physique !
Cette fâcheuse habitude à se placer sous le couvert de nouveaux maux en Iste est lassante. La lutte pour l’égalité et le féminisme est pourtant juste. On n’est pas obligé de la gâcher par de prétendus combats qui lui font plus de mal que de bien. D’autres que la belle Mathilde puisque te v’la se sont vues qualifiées de potiches. Si le mot est bien féminin, il peut tout autant se voir attribuer à un député masculin… Tout comme godillot, qui est pourtant masculin, est parfaitement lisible pour une élue. Ou alors de considérer là une forme de sexisme inversé.
Quand, aux USA, l’ex de la Maison Blanche, Donald Trump, veut « attraper les femmes par la chatte », on dépasse largement l’option dame vendeuse de turbots. Quand, au Brésil, le député Fernando Cury, en pleine séance parlementaire sur le budget, vient tripoter, sous l’œil des caméras, les seins de sa collègue Isa Penna, c’est nettement moins amical qu’une sardinade. Quand, en Pologne, le conseil constitutionnel juge illégal l’avortement pour malformation grave du fœtus, soit 98 % des IVG. Quand, dans le même pays, sous la houlette de son président, ancien scout et enfant de cœur, Andrzej Duda, un gouvernement, bien à Droite, bien catho, bien dans la morale du moment, met en application un texte de loi ultra anti-avortement alors que l’on possède déjà une des législations les plus restrictives en Europe, on est tellement loin des attaques à coup d’arêtes de merlus. Le nombre de saloperies basées sur des méthodes patriarcales surannées est légion. La victimisation est une arme qu’il faut manier avec précaution. C’est un argument des faibles appliqué pour les simples d’esprits afin de les rendre heureux… Mademoiselle, madame, soyez plus fortes que cela ! Cela n’a rien d’ordre. Cela n’a rien d’un conseil. C’est une évidente nécessité.
Maintenant, c’est pas tout ça, on n’a pas encore fini de décorer la grotte. Il faut retourner à nos burins, grattoirs, perçoirs, à nos lames et lamelles, à nos lampes à huile, et à nos morceaux de charbon de bois.

Fabrice Simoes