L’histoire des trois religions monothéistes à la maison d’arrêt


maison-arret-religion-CCS

La maison d’arrêt de Blois a accueilli une exposition de l’Institut du monde arabe intitulée « Judaïsme, christianisme, islam : proches… Lointains », du 20 mai au 3 juin. Une conférence et des échanges avec les détenus étaient organisés sur ce thème.

L’Institut du monde arabe (Ima), présidé par Jack Lang, a doté gracieusement l’administration pénitentiaire de l’exposition « Judaïsme, christianisme, islam : proches… Lointains ». Cela fait suite à la convention de partenariat signée en mars 2015, qui formalise les relations entre le ministère de la Justice et l’Ima, mais aussi à un protocole d’accord national pour favoriser l’accès des personnes placées sous main de justice à la culture et à la civilisation du monde arabe. Depuis janvier 2016, l’exposition circule dans différents établissements pénitentiaires de la Direction interrégionale des services pénitentiaires (Disp) de Dijon. Du 20 mai au 3 juin, elle a fait escale à l’Association, réflexion, action, prison et justice (Arapej 41) et à la maison d’arrêt de Blois. Les 22 panneaux ont été présentés à un groupe de détenus volontaires qui en a sélectionné 8 pour servir de support à un parcours commenté, dans la bibliothèque pénitentiaire, par Imane Mostefaï Miquel, conférencière de l’Ima. Deux groupes ont pu échanger sur l’histoire des trois religions et voir leurs points communs et différences, mais aussi avoir un éclairage sur l’histoire du monde arabe. « Le monde arabe est composé de
22 pays qui adhèrent à la Ligue arabe et qui ont pour langue officielle l’arabe », rappelle la conférencière. L’objectif de son intervention était aussi de raconter l’histoire du judaïsme, du christianisme et de l’islam, qui sont nés dans le même espace géographique (Proche-Orient). « Le monde arabe est le point de naissance et de convergence des trois religions monothéistes », précise Imane Mostefaï Miquel. Sur un panneau, une représentation du prophète attire l’attention des détenus. « Ça vous choc ? », demande la conférencière. « On a pas le droit de représenter le prophète… », lui répond un détenu. « C’est un chef d’œuvre de l’art islamique, cette image raconte l’histoire et on peut parler de l’histoire de la religion, aborder le fait religieux sans heurter la foi car savoir et croire, sont bien différents », explique-t-elle. L’exposition a suscité un grand intérêt de la part des détenus qui ont pu échanger librement sur ce sujet parfois délicat. Ils ont ainsi constaté que même si avec le temps, les trois religions ont chacune développé leur culture, leur discours sur dieu ou encore leur façon de lire les textes sacrés, elles ont des textes fondateurs proches et de nombreux points communs, notamment dans la manière avec laquelle les croyants pratiquent leur religion.

Ch C.S