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Les petits métiers

Images symboliques disparaissant inexorablement dans les méandres du temps qui passe, les petits métiers qui furent pendant longtemps une nécessité en Sologne.

La Sologne est alors, il est vrai, une terre ingrate et il faut être tenace et laborieux pour produire quelques récoltes. Le Solognot travaille dur, très dur pour se nourrir. Et pour mieux vivre, ou même pour survivre, il est obligé de s’atteler à de petites besognes.

Le balaitier, métier fort peu connu, a fait vivre de nombreux habitants de la région. Il consistait à fabriquer des balais avec des branches de bouleaux, soigneusement sélectionnées et calibrées. Ils étaient en grande partie vendus à la Régie Autonome des Transports Parisiens.

Il était bien utile le travail du bourrelier qui consistait à fabriquer ou à réparer tous les articles de sellerie et de bourrellerie. Le travail du cuir pour le hanarchement du cheval s’est réduit à la production pour l’équitation de loisir.

Et ceux dont la nature était la fournisseuse comme le ramasseur de pommes de pins qui après les avoir collecter devait les ramener en brouette au bourg et les vendre pour allumer les feux de cheminée (5 sous le cent). Ou bien encore, il fallait les stocker et les laisser germer, puis vendre les graines aux propriétaires qui voulaient planter des sapins. Les mêmes, au printemps et à l’automne se livraient à la récolte des cèpes et girolles. Le ramasseur de graines de genêts, labeur fastidieux où il fallait travailler longtemps et ramasser une importante quantité pour très peu de récolte. Certains secouaient le genêt mûr sur un papier pour en faire tomber les graines. D’autres cueillaient et laissaient les gousses éclater au soleil.

Dans la forêt les botillonneurs fabriquaient des allume-feux. Ils formaient de petits botillons de brindilles entourés de morceaux plus gros et liés par un jonc, de la grosseur d’une bouteille et long de vingt centimètres environ.  Ils les vendaient un sou les deux pour servir d’allume-feux. Pour compléter leur petit labeur, ces gens fabriquaient aussi des balais de genêt, destinés au nettoyage de la cour de ferme et aussi pour la maison.

Le tailleur avait bonne réputation et ce métier, fort lucratif, consistait en la confection de vêtements de chasse en velours vert ou beige. Ces habits traditionnels étaient terminés par des boutons dorés représentant tous les animaux chassables en Sologne. Chaque client pouvait choisir son animal favori.

Tous ces petits travaux étaient généralement effectués par les hommes. Les femmes, elles, s’occupaient à ramasser les baies de genèvrier, dont on faisait une grande consommation faute de vin. Les plus recherchées étaient les baies de genévrier de la lande où chaque pied pouvait occuper une ramasseuse toute une soirée.

Il était un petit métier, heureusement disparu, symbolisant parfaitement la pauvreté et la misère des solognots et des solognotes: Le ramasseur de sangsues. Un pot autour du cou les culottes remontées, ils entraient dans l’eau stagnante des étangs, maigres et tristes. Puis ils attendaient la brûlure significative. Ils arrachaient alors les bêtes gluantes de leur peau, les faisaient dégorger dans le pot. Ils parcouraient ensuite les villes et les villages pour vendre leur marchandise. Parfois trop fatigué, il faisait entrer une pauvre et maigrelette bourrique, qui finissait là sa carrière, complètement épuisée.

Il est, parmi les descendants de ces Solognots, des gens qui continue de fendre des mérains, de fabriquer des fromages chèvres, de monter des balais, d’élever des faisans, de tenir table d’hôtes, de faire des confitures… de façon artisanale. Leurs présences dans ce livre est un hommage à ceux qui trimèrent durement en Sologne.

G.B

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