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Les fruits de l’arrière-saison : Rencontre avec l’auteure Aurore PY

Aurore-PYDe quoi parle votre roman ?

C’est une histoire de famille. Elle se passe à Cluny et dans les environs. Martin, le chef de famille, meurt brutalement. C’est un suicide, mais au début, seule son épouse Marie le sait. Le roman part de cet évènement et raconte comment il va bousculer chacun des membres de la famille. Marie voudra comprendre pourquoi Martin a agi ainsi et cela va l’amener à découvrir de nombreuses choses qu’elle ignorait sur lui. Emma, la sœur de Marie, féministe engagée, se retrouvera confrontée à ses principes et devra choisir entre raison et sentiments, et leur frère Pierre va devoir assumer un choix courageux, mais un peu inconsidéré.

Pourquoi avoir choisi de situer ce roman en Bourgogne, durant les années 1935-36 ?

Je suis tombée amoureuse d’une maison ancienne près de Cluny, que nous avons achetée, mon mari et moi, il y a quelques années. J’ai voulu en savoir plus sur ses origines, et ces recherches m’ont inspirée. Songer que les murs où mes propres enfants grandissaient avaient connu tant de naissances et de décès, de joies et de peines m’a donné des idées. J’ai imaginé ce qu’était la vie ici dans les années trente. Je viens de la ville et cela m’intéressait de décrire comment on s’attache à une terre, à une vie rythmée par les saisons, les bêtes, le travail des champs. Je voulais aussi explorer un des aspects abordés dans le livre, celui de la folie et de sa prise en charge, avant les traitements médicaux que l’on connaît aujourd’hui. Le contexte se prêtait bien également pour aborder la condition féminine. On oublie souvent qu’à cette époque, les femmes mariées étaient considérées comme des personnes mineures. Elles avaient très peu de droits.

C’est donc un livre qui parle des femmes ?

C’est un livre de femmes, d’épouses et de mères, oui. Mais il est beaucoup question de leur place dans le couple, donc c’est aussi un livre qui parle des hommes. Je m’attarde davantage sur Marie, sa sœur Emma et sa belle-sœur Louise, parce que leur rapport au mariage et à la maternité évolue au cours du roman et que cela m’intéressait de creuser ces aspects. Mais en réalité, chaque personnage est obligé d’avancer, de se positionner. C’est une famille qui se reconstruit après un drame, personne n’en sort indemne.

C’est votre premier roman. Comment êtes-vous venue à l’écriture ?

Lentement. J’ai tenu un blog, plusieurs années, sans penser qu’un jour j’aurais l’endurance de boucler un roman. L’envie est venue soudainement quelques semaines après la naissance de ma fille. Un soir, j’ai allumé mon ordinateur, et j’ai écrit les premières lignes de cette histoire. Ensuite, j’ai eu la chance qu’un éditeur me fasse confiance et suis très heureuse de ma collaboration avec Marivole Éditions. Avec l’écriture, j’ai découvert le plaisir qu’il y avait à s’attacher à des personnages et à les observer vivre sous ma plume. J’espère sincèrement que les lecteurs ressentiront le bonheur que j’ai pris à écrire ce roman.

Un retour de lecteur, sur amazon : «Je n’ai pas pu m’arrêter de lire, ce roman m’a captivé ! Je suis grand amateur de romans de terroir et je n’ai pas été déçu. Pour moi cela vaut un Clavel ou un Signol, à lire !