Un bout de champ. Un bout de ville. Un bout de musique. Un bout de buvette. Un bout de ficelle, selle de cheval, cheval de course. Il aura suffit aussi d’un bout de soleil et d’un bout de ciel bleu pour que les copains, beaucoup de copains se retrouvent dans l’pré. Des concerts, des pas pros, des semi-pros, et des pros, les musiciens ont cela de bien que, montés sur scène, seul Dieu, ou un de ses commis, peut reconnaître les siens.
Deux scènes, une petite pour les intermèdes, une grande pour faire le show plein pot. Un kanopi pour mettre à l’ombre le bureau de change, sur le site l’Euro est banni et le Copinambourg est la seule monnaie d’échange, avec la musique. Des bénévoles pour ci, des bénévoles pour ça. Des petits manèges carrés, des chaises en plastique, trois bottes de paille en guise de salon, comme un festival aux champs.
Samedi, dès l’après-midi, sur le bord de l’ex-Nationale 20, à la sortie de Salbris, c’était rock, chansons, groove, jazz manouche, « énergie contagieuse », et tout le toutim, pour une programmation éclectique et le premier rendez-vous d’après vingt ans des « Copains d’abord ». Si l’an passé, pour l’anniversaire, 18 concerts, répartis sur 2 scènes, s’étaient succédés, la jauge avait été un peu réduite pour le « retour » 2018. Par contre, une certitude, le mini-festival salbrisien fait du bien à la tête, que l’on soit en menu tout compris ou en formule plus réduite. Même le menu enfant est goûteux… demandez voir au petit Léon ce qu’il pense de la sorcière à Manu. Des bonds, il en fait des bonds !
Entre les Salbrisiens de PVC and Co, et les trois clients de Karpatt et leurs 20 ans de carrière en soirée, on aura eu les chansons de Ni queue ni tête. Mais Salbris c’était aussi la première scène pour les Berrichons d’Electric for Seven. « C’est une guitare nerveuse, soutenue par un duo basse, batterie au groove insatiable et cette section cuivre au nombre de trois qui ne vous laissera pas indifférent » selon les expressions consacrées, et les pages internet. Surtout c’est du groove qui envoie du bois M’sieurs, dames. Si à l’écoute des sept funky men de Bourges et des environs, on ne bouge pas son corps, il faut envisager, un nettoyage des oreilles avec récupération de cérumen pour redonner une nouvelle jeunesse à l’armoire normande de grand-maman, et ensuite l’achat de sonotones pour les uns, ou de la compil des œuvres complètes de Sheila (1962-1990, début et fin de carrière non officielle) pour les autres. Rythmique impec, guitare pêchue, section cuivres à en décoiffer la plus belle mèche de Donald Trump, ça fait du bien par où que ça passe.
Des surprises, des confirmations, rien de tel pour passer un bon moment.
Francis Smith