Doucement et timidement. Ce n’est pas la foule des grands jours mais le déconfinement permet de se cultiver et de retrouver des sites historico-touristiques jusqu’ici fermés, en toute sécurité. Exemples en Centre-Val de Loire.
Dans l’Indre, à Valencay, le château de feu Talleyrand bruisse à nouveau des pas des visiteurs; ils ont été 150 à s’y déplacer lors du jour de réouverture le 21 mai (https://www.lepetitsolognot.fr/deconfinement-le-chateau-de-valencay-ouvre-des-demain-jeudi-21-mai/). Ici et ailleurs, le parcours de visite a évidemment été repensé dans son cheminement, et des masques sont même proposés à 0,85 centimes d’euros dès l’entrée. À l’instar par exemple de Chaumont-sur-Loire (41), le chiffre de fréquentation s’affiche en berne mais l’essentiel ne réside pas dans le nombre. « D’ordinaire, nous aurions accueilli 600 personnes/jour. Comme d’autres châteaux, en effet, c’est environ un quart du public qui revient pour le moment dans nos murs, confie la directrice des lieux, Sylvie Giroux, après avoir reçu ce weekend de l’Ascension le président du Conseil régional sur place, François Bonneau. Cependant, nous ne sommes pas dans une logique financière après deux mois d’arrêt forcé. Je dirai plutôt humaniste dans l’immédiat. Depuis jeudi dernier, les gens croisés prennent plaisir à (re)venir à Valençay, et nous, nous aimons leur faire plaisir, alors ça tombe bien. »
Autrement, et plus intime qu’auparavant
Et dans le Loir-et-Cher ? Outre Chaumont (https://www.lepetitsolognot.fr/le-domaine-deconfine-de-chaumont-sur-loire-un-essentiel-a-savourer/), les portes et grilles du château royal de Blois sont aussi à nouveau franchissables, ainsi que ses extérieurs, agrémentés il y a un an, d’un jardin et d’une terrasse qui offrent à perte de vue la contemplation de la cité. Ce, depuis le samedi 16 mai (https://www.lepetitsolognot.fr/blois-les-portes-du-chateau-royal-elles-aussi-deconfinees/). Le son et lumière fonctionne également, avec une jauge réduite à 200 âmes, ce qui offre un spectacle encore plus intime qu’auparavant, révélant des détails qui se font plus saisissants. Parmi les rangs qui ont osé sauter le pas, ils et elles sont ainsi entre 50 et 100 férus d’Histoire en journée à arpenter cour, allées et étages du monument blésois en plein centre-ville, contre 2 400 habituellement. « Nous avons adapté l’accueil billetterie, nous avons ôté les bancs et autres installations permettant de s’asseoir, nous avons fermé des pièces pour éviter le croisement, etc. Nous avons profité du confinement pour réaliser des travaux. Les internautes ont de plus apprécié nos posts nourris d’anecdotes sur les réseaux sociaux pendant ces deux mois contraints, ça nous a permis de garder le lien, » détaille la directrice et conservatrice du site, Élisabeth Latrémolière, lors d’une visite à la fois de contrôle et de courtoisie du préfet Yves Rousset et du maire Marc Gricourt vendredi 22 mai. « Ce mois de mai, après tout ça, les gens déconfinés mais encore angoissés. Et puis, demeure la règle des 100 km alors que 25% à 30% de notre fréquentation est d’origine francilienne. Vivement le retour de la foule et des files d’attente… » Dans l’adversité, petit avantage positif à signaler pour celles et ceux qui hésiteraient, qu’il s’agisse de Chaumont, Valençay, Blois et consorts, c’est l’occasion de renouer avec des projets de sortie et de (re)voir ces endroits autrement, privilégiés et en tranquillité. Soit autant d’opportunités, involontairement créées par le Covid-19, à ne pas manquer. Et, de surcroît,chaque site prône la cible française et surtout locale pour se réinventer.
É. Rencien
Photos, mai 2020 (c) Émilie RENCIEN.