Les Archives du Loiret font appel à l’engagement citoyen des utilisateurs des archives et aux bonnes volontés qui ont un peu de temps à donner à la mémoire collective. Les citoyens sont invités à prendre part à un programme de numérisation de données. Un programme au nom évocateur : « Particip’passé ».
Les archives sont l’affaire de tous si l’on considère qu’il s’agit de notre patrimoine commun. S’il est dans les attributions obligatoires des Conseils départementaux de les gérer, rien n’empêche de faire appel à du renfort. C’est l’idée qu’ont eu les Archives du Loiret pour renseigner les 176 200 fiches de Poilus, enrôlés dans la Grande Guerre. A 20 ans, ils habitaient dans le Loiret, et leur état civil a été renseigné sur les registres militaires. Patronyme, description physique (il n’y a pas de photo d’identité à l’époque), degré d’instruction, commune de naissance, profession et matricule, voilà quelques éléments essentiels qui y figurent.
« Mais quand la page du registre est scannée, le travail n’est que partiellement fait, explique Karine Pinault, en charge du sujet. Il faut ensuite renseigner les champs informatiques avec ces mêmes éléments, pour qu’une recherche ultérieure puisse être faite par les internautes, sur le nom d’un individu ou d’une commune ».
22 400 fiches ont déjà été renseignées, soit 12 % du total. Et ce, grâce déjà à la participation bénévole de certains archivistes passionnés. Les classes de CM1 et cm2 de l’école de Combleux ont, elles aussi pris part à ce travail citoyen. Car c’est bien la corde sensible que Frédérique Hamm, la directrice des Archives du Loiret, veut actionner. « Devenez acteurs de notre passé, dit-elle, en donnant de votre temps et de vos connaissances, vous profitez à la communauté ».
Simple comme l’envie de bien faire
Rien de compliqué pour participer. Il suffit de s’inscrire sur le site des Archives : www.archives-loiret.fr., en créant un pseudo (on peut donc rester anonyme) et en donnant une adresse mail. Reste ensuite à prendre les fiches une par une et les transcrire en champs informatiques. Le logiciel est très simple, il suffit de quelques minutes pour faire le travail. Travail qui sera bien entendu contrôlé de façon aléatoire, et corrigé si besoin. Il est vrai que les fiches d’enrôlement militaire son rédigées à la plume, avec une écriture certes très belle, mais qui parfois peut tromper.
Les plus assidus débuteront avec un grade d’apprentis, puis médaillés de bronze pour atteindre la qualité de « Gardien du savoir ».
Stéphane de Laage