La rentrée de septembre est toujours l’occasion de mises au point et d’annonces pour les mois à venir. Celle-ci n’échappe pas à la règle, d’autant que la période est socialement et économiquement tendue.
En ce qui concerne l’éducation, la rentrée est marquée par la nomination d’Alain Ayong Le Kama au poste de recteur de l’académie Orléans-Tours. Professeur des Universités, c’est un scientifique de souche, conseillé auprès des administrations publiques, chargé de recherche, membre de divers conseils scientifiques, chargé de recherche sur le développement durable. Il fut aussi recteur de l’académie de Guyane.
Le recteur, rappelons-le, définit les objectifs de la politique académique, en particulier les conditions d’affectation des élèves, mais aussi la nature des formations. Et de ce point de vue, les ambitions d’Alain Ayong Le Kama sont claires. « Il faut, dit-il, accélérer la réduction des inégalités d’accès au service public ». Inégalités géographiques et sociales notamment, ce qui suppose une attention particulière aux finances des familles, mais aussi au développement du sport (30 minutes par jour en primaire, 2 heures hebdomadaire au collège), à l’éducation artistique et culturelle, et pour la sensibilisation à la transition écologique. « Il faut trouver les moyens de soutenir l’innovation pédagogique », insiste-t-il.
Le nouveau recteur appuie aussi le fait qu’après la réforme générale des lycées, il est important de s’occuper des collèges, qui ne doivent pas rester le parent pauvre de l’éducation. « On doit s’assurer que les fondamentaux y sont acquis et qu’il soit bien un tremplin pour le lycée ».
Enfin, le recteur souhaite restructurer et refondre la formation professionnelle. Cela devrait commencer dès le collège, par des demi-journées découverte des métiers. « Les enfants doivent connaître les métiers existants, notamment dans leur région, pour susciter des vocations et limiter ainsi le taux d’échec ».
Pap Ndiaye annoncé en Région
La formation est aussi l‘une des préoccupations de François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire. La venue le 15 novembre de Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, semble d’ailleurs actée. Il devrait participer à un forum régional sur l’orientation, sujet N°1 qu’avaient évoqué les jeunes lors des États généraux de la jeunesse.
Formation toujours, celle du corps paramédical et des infirmières en particuliers. « Je veux que cette formation sorte de Parcoursup, martèle François Bonneau. On ne peut pas laisser des algorithmes gérer un sujet aussi sensible dans notre région. Les infirmières que l’on forme en région Centre doivent avoir envie d’aller au bout de leurs études, donc être vraiment motivées, et d’exercer dans cette région ». En décembre prochain pourraient d’ailleurs se tenir des États Généraux des professions sanitaires et sociales. « Il ne s’agit pas de simplement faire les comptes de l’existant, insiste le président, mais de voir comment former, intégrer et articuler le travail des agents de service hospitalier, aides à domicile, ambulanciers et de tous ces gens dont on a tant besoin ».
AREC et Maisons de la Région
Pour être plus près de la population, les « Espaces région Centre », mal identifiés, voire inconnus des habitants, deviendront bientôt des « Maisons de la Région ». Au-delà de l’appellation, les services régionaux déconcentrés y seront disponibles, « pas seulement pour les corps intermédiaires, prévient François Bonneau, mais aussi et surtout pour les habitants eux-mêmes ». Par exemple, la gestion des fonds européens pour l’agriculture, nouvelle compétence régionale, doit être gérée au plus près des gens concernés, donc sur le terrain.
Autre agence en devenir prochain, l’AREC, Agence régionale de l’énergie et du climat. Elle devrait voir le jour cette année, dans le but de massifier les moyens, pour la production et la diversité des énergies, faciliter la sobriété de nos usages. Et aussi afin de travailler dans le cadre du CST, le contrat de solidarité territorial, avec les collectivités qui devrait voir leurs aides de 15% doubler. « Il faut faire travailler les acteurs ensemble sur ces sujets environnementaux devenus plus sensibles que jamais. Les syndicats départementaux d’énergie seront les premiers concernés et associés ».
La sobriété s’applique bien sûr aux transports. Concernée au premier chef puisqu’elle a notamment la compétence du transport scolaire et de l’aménagement ferroviaire, la Région veut accroître cette mobilité raisonnée, d’une part en renforçant le transport scolaire gratuit et en « maintenant la pression » pour réhabiliter le réseau de proximité. La ligne Tours-Loches par exemple, passe de un à six aller-retours quotidiens, et « Orléans-Châteauneuf doit être rouverte, souligne François Bonneau. 260M€ ont été grattés dans le Plan État -Région pour la rénovation de ces lignes, dont celle du B-A ».
Stéphane de Laage