Après les championnats du monde de tir de vitesse, l’inauguration du centre de tir à La Martinerie en présence des responsables de la fédération internationale a démontré qu’il fallait désormais compter avec Châteauroux.
L’herbe a poussé sur les buttes de terre qui assurent la sécurité des épreuves de tir et des pelouses constituent les écrins des énormes installations du Centre National de Tir Sportif de Châteauroux. Le chantier avait été gigantesque et les installations ont bluffé les responsables de la fédération internationale venus en délégation pour inaugurer le plus grand centre de tir sportif d’Europe, en présence de Philippe Crochard, président de la Fédération française de tir. «Il est certain, reconnaissait un membre du comité de direction, qu’après ce qu’ils ont vu ils penseront nécessairement à Châteauroux lorsqu’il s’agira d’attribuer à la France une compétition internationale.»
Les championnats du monde de tir de vitesse avaient permis au centre installé sur une partie des anciens terrains militaires de La Martinerie d’attirer l’attention. Depuis le mois d’août tous les pas de tir, de 10 à 600m en passant par le stade où est installé le stand plateaux ont reçu leur équipement, avec en particulier les cibles électroniques des stands à 25m des disciplines olympiques. «Il reste évidemment plein de choses à régler», affirment les responsables techniques, mais pour le commun des mortels les installations sont tout simplement somptueuses.
Les tireurs tricolores enthousiastes
Les champions tricolores appartenant au gratin mondial du pistolet vitesse, du skeet, du tir sportif de vitesse ou de l’arbalète étaient présents pour tester devant le public la qualité des installations. Alors ?
Pour Hervé Carrato, entraineur national l’équipe de vitesse olympique et qui fut autrefois équipier de Gilles Petit, notre champion chabriot en équipe de France il n’y a pas photo. « Il existe un très beau stand à Munich, mais il est vieillissant, là c’est nickel, la visibilité est parfaite, l’espace derrière les pas de tir et l’équipement électronique est ce qui se fait de mieux ». C’est confortable pour les tireurs, mais aussi pour le public qui peut visualiser les tirs grâce au système expérimenté par les tireur de biathlon, les fameuses cibles qui basculent du noir au blanc lorsque le tireur fait mouche. La fédé n’a pas lésiné sur les moyens puisque le coût des cinq cibles électroniques avoisine les 20.000 € et qu’il y a douze installations côte à côte.
Boris Artaud, Jean Quiquanpoix, médaillé d’argent au Brésil ou Clément Bessaguet, n°2 mondial ont déjà eu l’occasion de vider un certain nombre de cartouches sur ces cibles et les stages internationaux vont s’enchaîner d’ici septembre et les championnats du monde prévus en Corée. « Les meilleures nations mondiales frappent à la porte, affirme l’entraineur, les installations vont monter en tension et les grosses compétitions internationales viendront naturellement ».
Sur le stade plateaux, Emmanuel Delaunay, Anthony Terras (médaillé de bronze à Pékin en 2008) et Lucie Anastassioux se sont appropriés les lieux qui accueilleront les championnats de France à la mi juillet. « Tout va bien, se réjouit Lucie, la visibilité est parfaite et les installations superbe ». A la hauteur, là encore des résultats de l’équipe de France.
Ludivine Jacob et Mélanie Régniel pour leur part pataugent dans la boue dans l’alvéole où sont installés les paillers de l’arbalète field «Comme son nom l’indique nous tirons dans les champs, nous sommes une toute petite fédération et nous n’avons ni gros moyens ni gros besoins. Le centre est plutôt destiné aux tireurs, mais le stand plateaux peut être adapté à l’arbalète field pour accueillir une compétition internationale». Petite fédération peut-être mais l’équipe de France figure tout de même dans le trio de tête mondial, en bagarre avec la Croatie et la Russie. Et Mélanie est la régionale de l’étape : aide soignante à Issoudun elle habite à l’intérieur du centre, dans la cité des Jardins.
Les portes ouvertes ont confirmé, au lendemain de l’inauguration, l’engouement pour cet installation d’exception. Il va désormais falloir faire face au succès en créant un parc hôtelier capable d’accueillir les flux de tireurs internationaux exigeants sur les conditions d’hébergement. Philippe Crochard n’a pas manqué de le rappeler à Gil Avérous.
Pierre Belsoeur