Législatives/second tour – Les Républicains résistent !


En région Centre-Val de Loire, une grande partie des élus de droite sauvent leur tête malgré la vague Macron. Les électeurs ont envoyé 13 députés REM-MoDem et dix LR-UDI. En Loir-et-Cher, Guillaume Peltier réussit son pari de succéder à Patrice Martin-Lalande, Maurice Leroy, l’indéboulonnable, se succède à lui-même et Marc Fesneau prend la circonscription de Blois. Dans le Loiret les électeurs ont corrigé un premier tour qui pouvait laisser prévoir un grand chelem des candidats REM. De cinq députés sortants de droite et une de gauche, le Loiret a rééquilibré avec trois députés REM-Modem et trois députés LR renouvelés qui s’en sortent de quelques poignées de voix. Grand chelem dans le Cher avec l’élection des 3 candidats En Marche, Nicolas Sansu, maire de Vierzon, a été battu.

Marc Fesneau / Crédit photo : Richard Ode

41 : Le tsunami « en marche » moins tourbillonnant que prévu

Trois candidats avaient émergé au premier tour du scrutin législatif dans le Loir-et-Cher. L’appel du 18 juin n’aura pas totalement convaincu ; un seul REM accède finalement à l’Assemblée Nationale.

Joie, tristesse et humilité mêlées. Dimanche 18 juin, Marc Fesneau, 46 ans, secrétaire général du Modem, n’affichait pas l’euphorie des grands soirs. Récoltant 69,15 % des suffrages exprimés (soit 22 914 voix) devant le frontiste Michel Chassier (30,85 %, 10 221 voix), le maire de Marchenoir sur la première circonscription de Loir-et-Cher quitte son écharpe municipale et devient député grâce des urnes qui auront été surtout marquées par une forte abstention (52,05 %). « Je suis heureux de cette victoire mais triste pour Jean-Luc Brault (battu par le Républicain Guillaume Peltier en Sologne et Vallée du Cher, ndrl) et Marlène Martin (devancé par l’UDiste Maurice Leroy dans le Vendômois, ndrl) qui ont pourtant réalisé une belle campagne sur deux territoires difficiles, » a exprimé Marc Fesneau à Blois. « Cela prépare cependant l’avenir, des rencontres ont eu lieu et des ancrages se sont confirmés. Je pense maintenant au travail que nous avons devant nous collectivement, les Français nous ont envoyé des messages, nous avons des responsabilités, nous devons être au rendez-vous des promesses et des engagements. »

Une bataille perdue, pas la guerre

Même sentiment nuancé chez Christine Jagueneau, référente départementale REM 41 ; même impression d’avoir touché du doigt le Graal qui s’est échappé ce 18 juin. « Je suis très contente pour Marc et très déçue pour les deux autres candidats, très décue des écarts de voix. L’abstention a clairement joué tout comme certains vieux réflexes partisans. » Le report des voix du Front National a en effet favorablement fait pencher la balance pour les Républicains. « Je reste une irréductible marcheuse optimiste, » a tempéré l’intéressée. « C’est un début ; il y a quelques mois, la République en marche n’existait pas. Nous allons mener la réforme de la moralisation de la vie publique ainsi que celle du droit du travail. Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre, nous sommes là pour longtemps afin de remettre la France en mouvement. » Elle conclut avec un grand sourire. « Rendez-vous le 1er juillet pour l’assemblée départementale… » Ça promet.

Le député sortant Maurice Leroy réélu sur la troisième circonscription

« Un IMMENSE MERCI pour votre confiance renouvelée. Cette victoire est une magnifique reconnaissance du travail que je mène au quotidien pour notre circonscription depuis 1997, » a confié dimanche 18 juin celui  que tout le monde surnomme « Momo ». « C’est aussi la victoire du pluralisme auquel, vous comme moi, sommes très attachés pour notre démocratie française. À contre-courant de la tendance nationale, je veux être une voix d’opposition constructive. Je voterai favorablement toutes les lois utiles pour la France. Député depuis 1997, j’ai toujours voté en conscience, ne m’intéressant à chaque fois qu’au seul contenu du texte de loi présenté, et non en fonction de l’étiquette politique du gouvernement qui le présente. Comme je m’y étais engagé, je prends donc mes dispositions ces jours prochains pour quitter la présidence du conseil départemental. Bien entendu, je reste au sein de l’assemblée départementale comme conseiller départemental du canton de Montoire-sur-le-Loir. Vous me connaissez bien. Vous savez combien j’aime notre Loir-et-Cher de toutes mes fibres et combien je continuerai à me battre pour défendre et protéger les Loir-et-Chériens. »

Émilie Rencien