Et les gagnant(e)s sont… Il y a eu du remue-ménage sur ce département. Certains pronostics, bien qu’avisés, ont été infirmés sur les trois circonscriptions. Si Les Républicains vivent à nouveau un revers de manche, la plus grande surprise est sans doute l’éviction du centriste sortant Pascal Brindeau sur le Vendômois. Le crime sinon profite-t-il ? Parfois mais ça ne dure pas forcément : ainsi, sur la deuxième circonscription de Loir-et-Cher (Sologne-Vallée du Cher), alors que beaucoup attendaient un second tour Pascal Bioulac (investi par LR) / Guillaume Peltier (Reconquête) ou Roger Chudeau (RN), le député sortant Peltier – qui avait à Romorantin inventé une formule déroutante, sur le modèle du “jamais 2 sans 3”, pour motiver un “jamais 5 sans 6” victoires,- a finalement été évincé dès le début, terminant cinquième sur neuf (13,99%), notamment derrière Jérémie Demaline (Nupes; 16,97%), oups… C’est Emmanuelle Chaplault (Renaissance / LREM) qui se hisse avec 20,28%; elle sera le 19 juin face à Roger Chudeau (RN, 24,04%). Il faudra voir comment se reportent les voix Peltier, celles de LR et Bioulac sur un secteur où la vallée du Cher, particulièrement, vote massivement pour les extrêmes ; il existe un risque donc de basculement. François Chereau (En commun!, écologie au centre) a déploré le fait que les Français “donnent des voix aux mêmes schémas qu’ils dénoncent pourtant.” Enfin, s’ils daignent aller voter : le 12 juin, à 17h, était enregistré un taux de participation de 42,35%, contre 52,81% en 2017. Par ailleurs, depuis Blois, Hervé Mesnager (Parti Radical de Gauche), a jeté un autre pavé dans la mare en interrogeant: “Un besoin de clarification au Conseil départemental ! Dans un tract Reconquête, Virginie Verneret, membre de la majorité départementale et Nicolas Perruchot soutenaient Guillaume Peltier à l’élection législative. Notre département serait-il géré par une coalition allant de l’extrême-droite aux orientations antirépublicaines et xénophobes jusqu’à des socialistes défroqués en passant par la droite ? ” Pour ce tract, montage photo avec ou sans consentement ? Il ne semblait guère vendeur d’y inviter un Perruchot au palmarès de frasques financières, qui vivrait dans la Sarthe où il possède des attaches familiales d’après la rumeur. Sortir un fantôme du placard n’est jamais signe de bon augure ; le prouvent les résultats précités ! Sur la première circonscription (Blésois-Controis), sans surprise, Marc Fesneau (Modem) part pour le second tour (31,97%) mais pas contre Michel Chassier (RN, 22,34%). Certains l’avaient esquissé, au regard des scores de Jean-Luc Mélenchon à Blois pour le premier tour présidentiel, et c’est arrivé : Reda Belkadi (NUPES, LFI, 24,31%), qui a remercié “tous les électeurs qui se sont mobilisés pour une majorité présidentielle autre que celle de Macron”, affrontera le ministre de l’agriculture. Si Marc Fesneau, ministre donc, est élu, qui siègera ? Sa suppléante, conseillère municipale d’opposition de Blois, Mathilde Desjonquères (Modem) évidemment ? “On verra, ce n’est pas une décision entre nos mains,” a répondu laconiquement M. Fesneau à la préfecture. Le camp LR, représenté par Malik Benakcha, conseiller municipal d’opposition de Blois, a perdu (7,42%) mais peut se rassurer grâce à une micro-victoire, un score plus haut que Valérie Pécresse… Enfin, concernant la troisième circonscription (Vendômois et Mérois), personne n’avait vu cette donne venir : Pascal Brindeau (UDi) a été carrément éjecté du jeu (21,71%) au profit du maire de Saint-Ouen, Christophe Marion (Renaissance/Territoires de Progrès; 24,54%) et encore le RN, avec Marine Bardet (24,03%). Le plus jeune candidat de France, âgé de 18 ans, l’engagé Noé Petit (NUPES, EELV) n’a pas percé mais n’a pas démérité avec 19,30%. “Je ne savais pas combien pesait la marque Brindeau, qui n’est pas Maurice Leroy, a confié M. Marion. Je suis content mais inquiet de me retrouver face au RN. Il va falloir apporter des réponses aux citoyens qui font ce choix extrême.”
Émilie Rencien