Imbroglio et poudre de Perlimpinpin « en marche »
Jeudi 11 mai, une liste de 428 premiers candidats, derrière le président de la République Emmanuel Macron, pour les scrutins des 11 et 18 juin, a été dévoilée. Le renouveau semble néanmoins déjà se prendre les pieds dans le tapis. Ajoutons que, pour l’instant, le Droite et Gauche, vire plutôt à ni de Droite, ni de Droite… Cette journée ressemble fortement à une journée de dupes pour le Modem Loir-et-Cher. Notre département semblait porter la couleur du Modem avec Fesneau sur Blois et Louis de Redon sur Romorantin. Des deux tiers promis, le parti de François Bayrou, au moment où nous écrivons cet article, se retrouve gros-jean comme devant. Richard Ferrand, proche soutien d’Emmanuel Macron, sur BFM TV vendredi dernier expliquant : « Il y aura autant de candidats Modem que nécessaire, s’ils sont les meilleurs ». Pas aimable pour les recalés… Couac… on en dise !
La conférence de presse annonciatrice a maintes fois été retardée pour avoir finalement lieu aux alentours de 16 heures, le jeudi 11 mai. Sur le site Web
en-marche.fr, un dossier de presse et une liste étaient téléchargeables et accessibles, complétant l’allocution télévisée peu claire de Richard Ferrand. Oui mais voilà, les éléments alors disponibles en ligne restaient pour le moins bancales et truffés d’erreur. Certains noms n’étaient pas à leur place, d’aucuns n’auraient pas dû y être et d’autres auraient dû y figurer. Le tout provoquant le courroux de l’allié « emblématique » François Bayrou.
Sur son compte Twitter, Marc Fesneau, secrétaire général du Modem, a confirmé dans la soirée du jeudi 11 mai : « c’est à ma demande que j’ai été retiré de la liste publiée ce jour. Cette liste n’a pas reçu l’assentiment du MoDem. » En dépit de maintes tentatives sur plusieurs jours, l’intéressé était toujours injoignable à l’heure où nous bouclions cet article, sans doute participait-il à une réunion de crise pour tenter de démêler l’écheveau. L’intéressé avait, semble-t-il, été investi sur la première circonscription (Blois), bien que des rumeurs laissaient sous-entendre, du fait de sa forte implication dans la campagne présidentielle, qu’il pourrait être ministrable, voire même sénatoriable !
Autre incompréhension, Christine Jagueneau, référente du Loir-et-Cher pour la « République en marche », apparaît sur la fameuse liste investie sur la troisième circonscription (Vendôme), alors même que le dimanche 7 mai, elle déclarait sans détour et avec certitude à la presse qu’elle ne visait aucun mandat ! On ne sait pour l’heure si elle acceptera ?
Jamais deux sans trois, le maire de Contres, Jean-Luc Brault, qui espérait Blois et semblait avoir abandonné toutes velléités de campagne, figurait dans la fameuse liste, désigné comme candidat sur la deuxième circonscription loir-et-chérienne (Romorantin). Alors, info ou intox ? « J’ai été choisi après un entretien d’une heure avec la commission d’investiture, » nous a confiés vendredi 12 mai l’édile, président de la Communauté de communes Val de Cher Controis, qui a accepté de répondre à notre sollicitation. « J’ai été choisi sur un dossier technique, sur la vision que je possède d’un territoire, n’en déplaise à certains. Je prendrai ma décision ce lundi 15 mai. Décision que j’expliquerai dans le Petit Solognot du 24 mai. » De ce côté, cela semble donc un peu moins obscur. Quant à Louis de Redon, conseiller municipal d’opposition à Romorantin, ce même vendredi, il semblait complètement abattu et ébahi, partagé entre incompréhension et colère. Et pour cause, à ce jour, il a tout simplement disparu de l’équation, malgré ses bonnes chances et son envie.
De quoi faire tourner les journalistes impatients en bourrique !
En résumé, ici et là, les candidats sont en marche, évoluant dans un épais brouillard, s’emberlificotant dans un canevas actuellement confus. Suite au prochain épisode d’un feuilleton prévisible… qui aura sans doute évolué au moment où vous lirez ces lignes.
Gérard Bardon avec Émilie Rencien