Comme les boutons d’acné qui parsèment le visage des jeunes adolescents victimes de pousses hormonales, la sève, bien tôt revenue, gonfle les bourgeons de certains arbres, tels les abricotiers et les cerisiers qui annoncent, déjà, sauf gel aussi incongru que surprenant, l’arrivée du printemps, avec plusieurs longueurs d’avance sur ce qu’affiche le traditionnel calendrier de La Poste ou d’autres sponsors publicitaires.
Le 20 mars, veille de la Sainte-Clémence, on risque d’être presque sûr de se trouver en été, tant les actions de pousse s’accélèrent, en cette mi-février, mois d’habitude considéré comme froid.
Les premières jonquilles ont, à peine, signé leur apparition sur les marchés qu’elles entrent, frontalement, en concurrence féroce, colorée et super-odorante, avec le mimosa, une fleur typique du Sud de la France que l’on n’aurait jamais découverte, à la vente, au Nord de la Loire, il y a un quart de siècle.
Tout fout le camp, même le rythme des saisons, et il est inutile d’aller se promener sur feu la Mer de glace, à Chamonix, pour constater que, rien, vraiment plus rien, ne sera comme avant.
Même en matière de floraison prématurée, le nouveau monde bouscule, impitoyablement, tout sur son passage, sans même se soucier de la future faillite possible des marchands de fuel ou d’autres produits de chauffage ou des ramoneurs, puisque les cheminées sont aussi vides que les bourses (financières) des contribuables, après le prélèvement des impôts, même à la source !