Le poney, une valeur sûre


Pour la troisième année consécutive, la FFE, Fédération française d’équitation, dans le cadre de son assemblée générale, a organisé son congrès. Après le développement des activités équestres en 2021 et les métiers du cheval en 2022, place à l’équitation sur poney fin 2023.
Depuis l’émergence du phénomène poney, au début des années 1970, la sociologie a changé : la démographie française évolue avec une baisse des naissances de 2,6 %. Les profils des parents ont aussi changé car ils ont des enfants plus tard et les familles sont moins nombreuses qu’auparavant. Un tiers des ménages français compte trois personnes ou plus. Il y a davantage de familles monoparentales, ce qui entraîne, en lien avec la hausse du coût de la vie une baisse du pouvoir d’achat mais les dépenses liées aux enfants restent prioritaires. L’épanouissement de l’enfant vient en
second après le choix de la scolarité dans les priorités des parents ; 53 % des enfants sont inscrits dans un club de sport. Pour que l’équitation soit choisie parmi la vaste palette des différentes activités, les valeurs qu’elle transmet doivent être connues des parents car le poney-club est un lieu de vie qui permet de se connecter avec la nature et un remède contre l’addiction aux écrans. L’importance du cadre est important pour l’enfant. Il doit être calme et sécurisé. Par exemple, le comptoir d’accueil du poney-club doit être au niveau de l’enfant car c’est là qu’il voit le premier visage lors de son arrivée au club. L’anxiété des parents déteint sur les enfants. L’enseignant a pour mission de dédramatiser la peur en étant à l’écoute de ses cavaliers tout en étant dans l’encouragement. Une place doit être laissée à la gestion des émotions dans l’enseignement de l’équitation, surtout avec des enfants. Les exercices de respiration et le simple fait de se mettre à côté d’un cheval ont le pouvoir de faire redescendre les émotions.

Le bien-être animal au cœur des préoccupations
Caroline Godin, responsable des formations et d’écurie au Haras de la Cense, et Céline Scrittori, présidente du Comité Poney et dirigeante du Poney club de Sardieu (38), ont fait de leur côté le point sur le bien-être animal afin qu’il soit intégré dans le projet pédagogique du poney-club : la bientraitance est l’absence de faim et de soif, d’inconfort, de douleurs, de blessures ou de maladie, la liberté d’exprimer les comportements liés à l’espèce et absence de peur et d’anxiété. Le bien-être est un élément mental et physique de chaque équidé en tenant compte de l’emploi du temps de l’animal dans la nature, soit 15 h par jour pour s’alimenter, 6 heures pour se reposer, 1h30 pour se déplacer, l’observation 1h30 et autres (reproduction, etc), 1 heure. Le mal être se repère par une apathie ou une hypervigilance, une agressivité permanente. Le cheval est un animal qui a de grandes facultés d’adaptation mais il faut veiller à ne pas dépasser ces facultés. La société actuelle est très attentive aux questions de bien-être animal. L’enseignant d’équitation a donc un rôle essentiel dans le respect du bien-être équin, car il est garant du savoir. Il doit aussi savoir pourquoi un cavalier franchit les portes de son club et quelles sont ses motivations. Les gens souhaitent avant tout avoir une relation avec le cheval. Avant de terminer le congrès, les professionnels présents, dirigeants de centres équestres, enseignants et élèves moniteurs, ont fait part de leur vision du poney-club de demain. Il y ont donc mis en avant le bien-être animal au cœur du projet avec des connaissances accrus d’homme de cheval, tout en mettant les atouts du poney dans l’éducation de l’enfant, soit l’apprentissage du respect et de respect et autonomie, le tout dans la bienveillance, avec une place accordée à la pratique à pied. Bref, des enfants et des poneys bien dans leur peau, sans que la compétition soit prioritaire.
En conclusion, Serge Lecomte, président de la FFE, rappelle : « La qualité d’un enseignant est de transmettre sa bonne humeur, son envie de faire, sa passion, ses connaissances et accorder du temps. »
F.M.

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JO…
Lors de l’AG de la FFE où tous les rapports ont été adoptés, la directrice technique nationale (DTN) Sophie Dubourg, a fait un point sur les forces tricolores en présence à moins de 300 jours des Jeux Olympiques de Paris 2024. « Les cavaliers de haut niveau sont souvent en difficulté financière, ce qui leur empêche de se concentrer sur la préparation des Jeux. La FFE a donc mis en place un accompagnement en collaboration avec l’Agence nationale du sport et les Comités régionaux d’équitation. Un suivi comprenant des séances de préparation mentale a été mis en place afin d’augmenter les performances » précise la DTN avant de saluer les « 11 disciplines qui ont été médaillées cette année. Nous avons un rang mondial important, c’est pour cette raison que nous partons des listes afin de proposer un accompagnement personnalité des couples susceptibles de représenter la France au plus haut niveau. » Frédéric Bouix, chargé de mission de la FFE, a ensuite évoqué l’actualité de la TVA sur les activités équestres : « Une nouvelle étape est gagnée avec un retour à une fiscalité à 5, 5 % au 1er janvier 2024, prévue dans la loi de finance qui sera adoptée définitivement à la fin de l’année » et annoncée le 26 octobre par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances à Serge Lecomte, président de la FFE et Philippe Audigé, président du Groupement Hippique National. « Pour la première fois, ce taux de TVA sera indiqué dans la loi, se réjouit Frédéric Bouix. C’est le fruit de 10 ans de travail ayant abouti à l’abrogation de la directive européenne sur la TVA des activités équestres. »
F.M.