Le maire du Poinçonnet ne veut pas s’opposer par principe à Gil Avérous président de Châteauroux Métropole. Il demande simplement que les accords soient respectés. Deux dossiers au moins alimentent ses inquiétudes.
Le Petit Berrichon : Monsieur le maire, on vous a vu ces derniers temps vous opposer au président de Châteauroux Métropole. Le premier litige concernait le futur centre nautique. Pouvez-vous nous dire ce que vous reprochez à Gil Avérous ?
Jean Petitprêtre : La décision du choix du site du futur complexe sportif n’est pas un choix politique, mais technique. La communauté d’agglomération a fait appel à un cabinet pour évaluer les trois sites : Belle-Isle, La Margotière et Balsan. Le premier est éliminé car situé en zone inondable. Je me serais rangé au choix de Balsan si techniquement il s’agissait de la meilleure solution. Ce n’est pas le cas. Non seulement Balsan est moins accessible que La Margotière, mais le surcoût de l’aménagement du site de Balsan est de l’ordre de 5M€. (NDLR pour un projet qui passerait donc de 25 à 40 M€ avant que l’on ne donne le premier coup de pioche). Comme le rapport du cabinet «Mission H2 O» n’est pas favorable à ses projets, Gil Avérous propose de consulter la population. L’aurait-il fait si Balsan avait été le mieux noté ? Quelle type d’information recevra la population ? Qui sera consulté ? Et que l’on ne vienne pas mettre en avant les aménagement du site de Balsan, la réserve foncière pourra concerner un autre aménagement urbain».
Le Petit Berrichon : Sur le dossier de la gestion de l’eau potable et du traitement des eaux usées vous avez également des divergences avec le président de Châteauroux Métropole.
Jean Petitprêtre : Là encore Gil Avérous a un comportement de maire de Châteauroux et non pas d’un président d’une communauté d’agglomération. L’examen des mérites comparés de la délégation de service public par rapport à la régie directe, pour la gestion de l’eau et le traitement des eaux usées figurait dans son programme électoral. Depuis son élection le dossier n’a pas été ouvert et voici que le conseil communautaire se trouve invité à voter une délibération reconduisant la délégation de service public pour Châteauroux et Le Poinçonnet (associé à Ardentes et à Etréchet) sans échange préalable. Nous n’avions pas ce type de fonctionnement avec Jean-François Mayet. Cette fois le vote était politique, certains conseillers de droite étaient d’accord avec moi, ils ont tout de même voté cette délibération.
Il va pourtant bien falloir se mettre d’accord sur la nature de la délégation, ce qu’on va demander au délégataire. Le fait que le délai soit plus court pour Châteauroux que pour Le Poinçonnet ne justifie pas ce passage en force. Nous avions l’eau la moins chère du département. Le prix de l’eau baissera pour les Castelroussins. Dans la mesure où l’on a une masse plus importante désormais, j’espère que nos administrés n’y perdront pas.
Le Petit Berrichon : Cela explique-t-il la frilosité du Poinçonnet en matière de mutualisation ?
Jean Petitprêtre : De tels comportements ne nous incitent pas à nous lancer dans la mutualisation. Nous avons une gestion du personnel très très prudente. On a des projets, mais dans des domaines qui n’influent pas pas sur la qualité du service rendu.
Le Petit Berrichon : Quel regard avez-vous sur ce qui se passe au conservatoire ?
Jean Petitprêtre : La culture n’est pas une compétence de la communauté d’agglomération. Je ne dispose pas de plus d’informations que ce que je lis dans la presse et ce que me rapportent les parents d’élèves du Poinçonnet. Je n’ai d’ailleurs pas le chiffre exact des enfants du Poinçonnet qui fréquentent cet établissement castelroussin. Il s’agit d’un conservatoire municipal à vocation départementale. Vouloir appliquer un tarif différent pour les enfants qui n’habitent pas Châteauroux ne me parait pas logique. Ville préfecture, Châteauroux reçoit une dotation générale de fonctionnement qui prend en compte ses charges supplémentaires (193 € par habitant pour Châteauroux, 72 pour le Poinçonnet) on ne peut pas gagner sur les deux tableaux. L’autre remarque de principe c’est que le conservatoire délivre des diplômes et non pas seulement une formation musicale. En fermant des formations l’établissement risque de perdre cette compétence. Je ne vois pas bien quel est l’objectif poursuivi dans la mesure où le maire prend des décisions avant d’avoir les résultats de l’audit qu’il prétend vouloir faire réaliser.
Passer en force semble être sa façon de fonctionner. On l’a encore vérifié avec la maison des syndicats où il s’assoit sur une décision de justice. On est en plein débat idéologique.
Propos recueillis par Pierre Belsoeur