Le long fleuve tranquille du département du Cher


Le nouveau président du CD 18, Jacques Fleury, a dévoilé les axes prioritaires qu’il souhaite suivre pour la durée de son mandat. Jeunesse, social, infrastructures routières, gestion de l’eau, font partie, entre autres, d’un large panel. Tout cela avec la volonté de mener le département de manière consensuelle dans un contexte budgétaire délicat.
Même si sa sensibilité accorde la priorité à l’humain, Jacques Fleury, élu à la présidence du Conseil départemental le 1er juillet dernier, n’en est pas moins un pragmatique. S’il souhaite que la plupart des décisions prises en Conseil départemental soient assorties de l’unanimité, il sait très bien que ce ne sera pas toujours le cas. « Il faut que le débat soit riche. » Avec 293 commissions, la machine est lourde et nécessite des prises de responsabilités. Par exemple, la volonté de son binôme, ex-candidate à la présidence, Véronique Fénoll, de poursuivre son travail au sein de celle liée au canal de Berry, est un signe que la gestion de ce patrimoine, et de l’eau en général est une des priorités de la majorité départementale. Le sujet est chaud avec un aménagement pour les vélos qui est de plus en plus de qualité, associé à un entretien des berges parfois problématique. « Il va falloir trouver une entente avec les communes », estime Jacques Fleury qui a déjà quelques idées en tête sur le sujet comme la possibilité pour le Département de prendre à son compte le nettoyage, avec une participation des communes. « La politique de l’eau est un gros dossier. Surtout, ses réserves. Il va falloir vraiment se pencher sur l’interconnexion des bassins pour les champs captants, par exemple. » Dans le même ordre d’idée, le président aimerait bien trouver des solutions acceptables par tous pour des marais de Bourges retrouvés.
Autre sujet important, la politique sociale qui doit « inclure toutes les catégories d’âges, et plus particulièrement les personnes en situation de handicap. » Si d’un côté est envisagé, pour une partie de la population, le déploiement d’une politique publique globale avec la création d’un comité départemental des jeunes ( type conseil municipal des jeunes) en partenariat avec l’Éducation nationale, ou encore la création d’un centre d’accueil d’urgence, ou encore poursuivre et enrichir la proposition de l’opération « mobilité-secours », les autres parties des habitants du Cher ne seront pas oubliées. Les problématiques liés à la recherche d’emploi pour les bénéficiaires du RSA, la mobilité entre autres, pour les personnes en situation de handicap aussi. La crise Covid a par ailleurs impacté ce secteur avec, pour l’heure, près de 10 000 allocataires du Revenu de solidarité active (RSA).

Rocade et sortie d’autoroute
En ce qui concerne les infrastructures routières, outre le maintien du réseau actuel, se greffe le chantier de la rocade nord-ouest de Bourges. Un sujet économiquement compliqué même si « en anticipant, nous avons, au Département, conservé une marge de manœuvre financière, même si les dépenses Covid sont chiffrées à 10 millions d’euros. » Afin de terminer les 7 kilomètres de contournement de Bourges, il manquerait de 5 à 8 millions d’euros … et aussi le déclassement de cette voie pour que les engins agricoles puissent y circuler. « On espère avoir fini en 2025 … Il aura fallu 25 ans, pour construire cette rocade ! Pour le moment il faut se mettre autour de la table pour trouver les derniers financements. C’est un dossier que je vais découvrir mais, très certainement, le Département, l’Agglomération devront remettre un peu d’argent, l’État aussi. Nous allons en discuter avec le préfet. ». Pour les accès autoroutiers, le Département est toujours en attente. « Cofiroute va lancer les études pour construire une bretelle de délestage (sur la sortie existante. NDLR), nous souhaiterions que ce soit accompagné d’une autre bonne nouvelle, celle d’un deuxième échangeur… » a évoqué Jacques Fleury avant de souligner que « nous allons entrer dans une période compliquée d’un point de vue financier pour les départements. »On peut comprendre la revalorisation de tous les métiers d’aides à domicile, des catégories C aussi, mais il faut avoir l’enveloppe. C’est le Département qui paye… « Il va falloir jouer serré. Nous n’avons pas de droit à l’erreur. Là comme sur d’importants dossiers comme le château de Culan ou la cathédrale de Jean-Linard. »
Ne pas se lancer dans des dépenses inconsidérées, tel sera donc le leitmotiv pour les prochains mois.
Fabrice Simoes