La chasse ouvrira le 20 septembre dans le Loiret (le 27 en Loir-et-Cher). Le président départemental des chasseurs du Loiret, Alain Machenin, se félicite d’une saison qui se présente bien, malgré les contraintes évidentes : sanitaires, sécuritaires et relationnelles complexes.
« Il faudra compter avec la COVID, alors faisons les choses intelligemment », insiste Alain Machenin. S’il n’y a pas de consignes nationales quant à la façon d’organiser les chasses, des recommandations existent sur les sites internet des Fédérations locales. En résumé : en actions de chasse, seul, je peux retirer le masque. En battue ou dans le rabat, garder 2 mètres de distance ; idem lors du tableau et des moments de convivialité.
Les organisateurs sont invités à demander l’envoi des numéros de permis et d’assurance à l’avance pour ne pas avoir à la faire le jour même. « Cependant, ne créons pas de psychose, il faut trouver un juste milieu pour pratiquer en bonne intelligence ».
Gibier en abondance
Grâce au printemps sec et ensoleillé, les insectes se sont développés, ce qui est bon pour la perdrix grise notamment. Sa reproduction est exceptionnelle cette année avec sept petits par poule. En février s’était tenu un « colloque faisan » qui suggérait d’éviter le lâcher en réintroduisant des oiseaux reproducteurs. Particularité du Loiret, les propriétaires ont pu réintroduire des oiseaux reproducteurs en dehors des périodes habituelles. Ces mêmes chasseurs sont aussi priés, autant que possible, de ne pas tirer les poules faisanes.
Le sanglier reste envahissant. 18 000 ont été tués dans le Loiret l’an passé (28 000 en Loir-et-Cher). Pour réduire la population, il n’y a plus de consignes de tir. « Toutefois, tempère Alain Machenin, pour tous les gibiers, si les animaux sont trop jeunes, sachez relever le fusil ». La fédération a demandé une révision de la loi d’indemnisation des dégâts agricoles de grand gibier. Les chasseurs, qui ne chassent pourtant que 75% de la surface, demandent donc à ce que l’État prenne sa part. 85% des dégâts sont signalés par internet et 1 600 dossiers ont été instruits pour le seul Loiret (de 300 à 20 000€ par dossier). Dans le Loiret 1,3M€ ont été payés pour le sanglier et 250K€ pour les dégâts de cervidés.
Des chasseurs plus jeunes, plus féminins, plus divers
15 000 permis ont été validés l’an passé dans le Loiret, il en est espéré autant cette année. 450 nouveaux chasseurs sont formés chaque année, dont beaucoup de jeunes femmes. Pourtant, le département perd annuellement 2,5% de son effectif. L’image de plus en plus attaquée de la chasse n’y est pas étrangère.
« Alors, sachons vivre ensemble, poursuit le président. Le partage de la nature a besoin d’être renforcé ». Même si 80% de la forêt est privée, une convention avec la fédération des randonneurs a été signée et s’applique en Loiret. Sans doute bientôt verra-t-on la même chose avec les fédérations équestre et de VTT.
Stéphane de Laage