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Le festival de Boucard « hors les murs » va de l’avant !


Musarder dans le Pays Fort, flirter avec la Loire en musique
Le festival de Boucard « hors les murs » a su saisir l’opportunité de sortir de son cadre enchanteur du château de Boucard pour en découvrir d’autres. Les petites églises du Pays Fort truffées de moellons en grés à la couleur de pain brûlé ne s’en remettent toujours pas d’avoir su capter un public encore plus nombreux que par le passé. Le dynamique président qui ne cache pas son plaisir d’aller à la rencontre des gens, Alfred de Lassence a fait 2000 km cette année sur les routes sinueuses du Pays Fort pour préparer son programme 2018. Il se félicite avec son équipe, d’avoir su négocier le tournant qui leur a évité de mettre en péril le cours de l’histoire de ce festival qui est l’un des plus vieux de France (1966). Le chemin du renouveau les a poussés cette année vers d’autres découvertes, les églises de Subligny et Sury-ès-Bois et par-delà, vers la Loire et le Sancerrois, celles de Sury-près-Léré, Saint-Satur et Sancerre. Entrainés dans leur enthousiasme, ils vont jusqu’à proposer six concerts, de juillet à septembre, au lieu de cinq l’année passée.

Attirer tous les publics
Relever le défi, parier sur la diversité musicale, avoir la volonté d’attirer tous les publics y compris le public jeune, tels sont les maitres-mots qui reviennent dans la présentation de ce festival de musique classique qui offre des rencontres à ne pas rater. Le 7 juillet, le jeune Thomas Leleu de 28 ans, la star mondiale du tuba, (premier soliste de sa discipline appartenant à la famille des cuivres, à avoir reçu les Victoires de la musique en 2012) ouvre le bal à Subligny avec le violoncelliste Xavier Chatillon pour offrir un bouquet de partitions de Mozart à Astor Piazzolla, un beau voyage qui fera peut-être penser à celui qu’entrepris Saint-Romble parti de son ermitage de Subligny évangéliser le Sancerrois. Le 14 juillet à 18 h, ce sera une pianiste vêtue en sari, la Sri-Lankaise Roshini Hérat qui donnera de la couleur à la façade de grès rouillé de l’église de Vailly et de manière inattendue, fera découvrir l’Art de la fugue chez J-S. Bach, « une pépite à découvrir » se réjouit à l’avance le président. Le samedi suivant, le 21 juillet, ce sera au tour de la pimpante et nouvellement restaurée église de Sury-ès-Bois (où s’est mariée Maman Barthe la grand-mère d’Alain-Fournier) d’accueillir le Quatuor Manfred, un quatuor à cordes qui fera vibrer le cœur des amoureux des romantiques (Schubert, Schumann, Brahms).

La Loire, le renouveau seront chantés
La Loire, le renouveau seront chantés le samedi 28 juillet dans le chœur au style gothique flamboyant de l’église au Sury-près-Léré avec l’Ensemble Jacques Moderne – On y présentera des chants de la Renaissance « au long de la Loire ». Le dimanche 5 août à 17 h, l’orgue de salon Cavaillé-Coll de l’église de Sancerre s’est invité aussi à la fête, pour l’heure, deux organistes joueront à quatre mains, Odile Jutten organiste de la cathédrale d’Evreux et Pierluigi Tomasi chanteront des œuvres de Vivaldi, Haendel, Bach et Mozart. Enfin, le samedi 15 septembre à 17 h, l’abbatiale de Saint-Satur qui a connu les vicissitudes de l’Histoire, pillée, brûlée et à plusieurs reprises, ruinée et qui a su toujours se relever, retentira de chants orthodoxes russes par les voix de quarante chanteurs du Chœur O’Trente dirigé le très jeune chef d’orchestre Marc Korovitch. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce cru 2018 est alléchant à plus d’un endroit, non seulement par l’harmonie entre musique et patrimoine qui le sous-tend, mais aussi par le choix des interprètes, de jeunes musiciens et des ensembles et chœurs de qualité.

La voie de la défense de la ruralité
Le Festival de Boucard « hors murs » a pris résolument la voie de la défense de la ruralité, et à ce titre, il faut encourager les collectivités locales, le Département et la Région qui le soutiennent. C’est un formidable atout dont notre Haut-Berry a bien besoin en ces temps de désertification qui le menace, car offrir des réjouissances musicales diversifiées à ses habitants, aux vacanciers et aux touristes, dans nos vieilles et petites églises de campagne, cela ne peut que contribuer à redonner de la force, de la joie et de l’espoir à ceux qui continuent à vivre à l’ombre de nos haies « plaissées » et de nos « bouchetures » qui malheureusement disparaissent tragiquement sans faire de vagues…
Marie du Berry
Renseignements et réservations : www.festival-boucard.fr ou par courrier Festival de Boucard / BP 44-18300 Sancerre